Le 24 novembre, le centre de recherche de Novethic a publié sa nouvelle étude sur l'offre de fonds européens à dimension environnementale. Fin juin 2021, 381 fonds verts sont recensés en Europe. Ce marché atteint alors les 202 milliards d'euros, soit une hausse de 56 % des encours sur le premier semestre 2021. Toutefois, en dépit d'une croissance « soutenue », les fonds verts ne représentent que 1,3 % des encours de la gestion d'actifs européenne, souligne Novethic.
Son étude distingue deux types de fonds : ceux avec une stratégie environnementale « ambitieuse » : les fonds verts. Et ceux dont la stratégie durable est axée sur des caractéristiques vertes : les fonds « d'inspiration verte ». Les différentes stratégies des fonds verts et d'inspiration verte « sont dérivées de trois grandes approches » : les fonds thématiques, les fonds de réduction des émissions carbone et les fonds d'obligations durables (green bonds).
Ainsi, Novethic dénombre 186 fonds d'inspiration verte en Europe et leur marché atteint les 67 milliards d'euros. Ces dix-huit derniers mois, Novethic a noté « une vague » de fonds axés sur la réduction des émissions carbone, « dont plus du tiers, en encours, sont des fonds indiciels ». On trouve dans ces indices une grande proportion d'entreprises de la tech et des services, au détriment d'autres émetteurs plus carbo-intensifs. « Cette mécanique contribue à réduire l'empreinte carbone d'un portefeuille, mais pas forcément les émissions de gaz à effet de serre des entreprises », indique l'étude. Concernant les fonds thématiques, « la question de la performance environnementale reste toujours floue, compte tenu de la faible appropriation des indicateurs calculés à l'échelle des portefeuilles et de la quasi-absence de référence à la future taxonomie européenne », pointe du doigt Novethic.
En outre, l'utilisation de labels de finance durable reste « minoritaire » par les fonds du panel : 31 % des fonds verts et 25 % des fonds d'inspiration verte sont ainsi labellisés.
« Un nombre croissant » de fonds met en avant des stratégies dont le niveau d'ambition environnementale est « très variable », conclut Novethic. Par ailleurs, « la montée en puissance de stratégies d'investissement vertes embrassant de nombreux secteurs (notamment les fonds bas carbone) renforce la confusion qui régnait déjà entre fonds verts et la catégorie plus large des fonds durables (intégrant a minima des critères ESG) », critique l'étude.