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Actu-Environnement

« Nuisibles » : le gouvernement propose de reconduire la liste actuelle jusqu'à juillet 2023

Biodiversité  |    |  L. Radisson

Le ministère de la Transition écologique soumet à consultation, (1) jusqu'au 12 novembre prochain, un projet de décret (2) qui proroge d'un an la validité de l'arrêté du 3 juillet 2019. Cet arrêté fixe la liste des espèces susceptibles d'occasionner des dégâts (Esod), nouvelle appellation des espèces dites « nuisibles », dans chaque département.

Selon le Code de l'environnement, cette liste est valable trois ans et aurait donc dû être actualisée pour le 1er juillet 2022. Le ministère justifie le report par la crise sanitaire qui a empêché les fédérations de chasseurs de mener à bien leurs missions de collecte de données sur les dégâts occasionnés par ces espèces. « Dans certains départements, le piégeage était interdit, il n'y avait que la régulation à tir qui était autorisée. Les rassemblements de chasseurs étaient fortement déconseillés, voire interdits, ce qui a eu pour conséquence un arrêt de la gestion des territoires » explique le ministère. L'insuffisance des données, ajoute-t-il, pourrait conduire à classer moins d'espèces dans cette liste et porter atteinte aux intérêts protégés par cette réglementation : santé et sécurité publique ; protection de la faune et de la flore ; prévention des dommages aux activités agricoles, forestières et aquacoles, ou à d'autres formes de propriété. L'hôtel de Roquelaure met aussi en avant le risque d'engager la responsabilité de l'État.

Le 7 juillet dernier, le Conseil d'État avait sorti cinq espèces de la liste pour certains départements à la demande de cinq associations de protection de la nature. À la suite de cette annulation partielle, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) avait demandé à la ministre de la Transition écologique de fonder son nouvel arrêté sur des données « scientifiques, techniques et économiques ». Après cette décision, la Fédération nationale des chasseurs (FNC) avait, quant à elle, demandé à ses adhérents de se mobiliser en vue du nouveau classement. « Si vous ne déclarez pas les dégâts occasionnés, vous ne pourrez plus les détruire ! », avertissait-elle, tout en indiquant que l'exercice s'annonçait compliqué compte tenu de la crise sanitaire. Ce dernier message a, semble-t-il, été bien entendu par l'exécutif, à l'instar des demandes de maintien des chasses traditionnelles.

1. Accéder à la consultation publique
http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-de-decret-prolongeant-la-duree-de-validite-a2529.html?id_rubrique=2
2. Télécharger le projet de décret
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-38425-211021-decret-esod-prolongation-vcp.pdf

Réactions3 réactions à cet article

Le ministère de la chasse - pardon ! - de la Transition écologique joue la montre dès lors qu'il s'agit de ne pas froisser des gens armés et très infiltrés à tous les niveaux décisionnels. L'argument du non rassemblement des chasseurs pour cause de COVID est un leurre grossier : les nemrods étaient les seuls à pouvoir sortir à la campagne lors du 1er confinement alors que le reste de la population était assignée à résidence ! Ce n'est donc en rien un argument recevable.
De ce que j'ai pu constater en CFCFS par moi-même, et que bien d'autres membres siégeant ça et là en France également rapportent, est que les données de dégâts exploitées pour établir ces listes sont très souvent quasi inexistantes ou très mal documentées par les chasseurs et les piégeurs. Les arrêtés de destruction de "nuisibles" sont donc pris sous la pseudo menace de façade du préfet ou sous-préfet "on va s'en contenter pour cette année mais il me faudra des données plus consistantes l'année prochaine", mais même topo l'année suivante, puis la suivante, etc. L'objectif principal pour l’État est de pouvoir chaque année fournir leur quotta de tuerie à celles et ceux qui ont besoin de décharger leurs pulsions sur du vivant et peut-être ainsi éviter quelques homicides.
Et aux environnementalistes d'endosser le mauvais rôle en attaquant ces arrêtés bidons, faisant ainsi appliquer le droit.
Cette tartuferie morbide de l’État n'a que trop duré !

Pégase | 23 octobre 2021 à 11h06 Signaler un contenu inapproprié

Cher Pégase,

Je pense que vous voulez parler de CNCFS (Conseil National de la Chasse et de la Faune sauvage), l'organisme CFCFS m'étant inconnu mais peut-être me trompè-je?
Quoi qu'il en soit, souffrez, s'il vous plait, cette ferme et respectueuse mise au point:
Je suis stupéfait de l'âpre véhémence avec laquelle vous semblez traiter les chasseurs, assimilés à des "serial-killers" psychopathes assoiffés du sang de leurs victimes, et au surplus insinuer que les représentants de l'Etat, complices, "fournissent leur quota de tueries à celles et à ceux qui ont besoin de "décharger" (sic) leurs pulsions sur du vivant et peut-être ainsi EVITER QUELQUES HOMICIDES" (sic)...

Nul doute que les membres du CNCFS, chasseurs à une large majorité, et les représentants de l'Etat apprécieront ces outrances!

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 26 octobre 2021 à 01h58 Signaler un contenu inapproprié

Coupable dyslexie de clavier : il fallait lire "CDCFS" dans mon précédent post. Mea culpa !
Permettez-moi de vous rapporter des propos entendus de mes propres oreilles voilà quelques années, en provenance de jeunes voisins mordus de la chasse lors d'un barbecue bien arrosé : "moi, tout ce qui vole, mouettes ou chauves-souris, faut que ça tombe !". Question outrances, tout est dit, Euplectes ! Et une personne aussi avisée que vous ne le sait assurément que trop bien...

Pégase | 26 octobre 2021 à 22h17 Signaler un contenu inapproprié

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