Le ministère de la Transition écologique soumet à consultation, jusqu'au 12 novembre prochain, un projet de décret qui proroge d'un an la validité de l'arrêté du 3 juillet 2019. Cet arrêté fixe la liste des espèces susceptibles d'occasionner des dégâts (Esod), nouvelle appellation des espèces dites « nuisibles », dans chaque département.
Selon le Code de l'environnement, cette liste est valable trois ans et aurait donc dû être actualisée pour le 1er juillet 2022. Le ministère justifie le report par la crise sanitaire qui a empêché les fédérations de chasseurs de mener à bien leurs missions de collecte de données sur les dégâts occasionnés par ces espèces. « Dans certains départements, le piégeage était interdit, il n'y avait que la régulation à tir qui était autorisée. Les rassemblements de chasseurs étaient fortement déconseillés, voire interdits, ce qui a eu pour conséquence un arrêt de la gestion des territoires » explique le ministère. L'insuffisance des données, ajoute-t-il, pourrait conduire à classer moins d'espèces dans cette liste et porter atteinte aux intérêts protégés par cette réglementation : santé et sécurité publique ; protection de la faune et de la flore ; prévention des dommages aux activités agricoles, forestières et aquacoles, ou à d'autres formes de propriété. L'hôtel de Roquelaure met aussi en avant le risque d'engager la responsabilité de l'État.
Le 7 juillet dernier, le Conseil d'État avait sorti cinq espèces de la liste pour certains départements à la demande de cinq associations de protection de la nature. À la suite de cette annulation partielle, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) avait demandé à la ministre de la Transition écologique de fonder son nouvel arrêté sur des données « scientifiques, techniques et économiques ». Après cette décision, la Fédération nationale des chasseurs (FNC) avait, quant à elle, demandé à ses adhérents de se mobiliser en vue du nouveau classement. « Si vous ne déclarez pas les dégâts occasionnés, vous ne pourrez plus les détruire ! », avertissait-elle, tout en indiquant que l'exercice s'annonçait compliqué compte tenu de la crise sanitaire. Ce dernier message a, semble-t-il, été bien entendu par l'exécutif, à l'instar des demandes de maintien des chasses traditionnelles.