Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Les pertes d'habitats naturels menacent les oiseaux migrateurs

Assèchement des terres, urbanisation, exploitation minière… années après années, les oiseaux migrateurs subissent les changements d'utilisation des sols de leurs lieux d'escale, ce qui met en péril leur survie et alerte le PNUE.

Biodiversité  |    |  F. Roussel
   
Les pertes d'habitats naturels menacent les oiseaux migrateurs
   

2.000 espèces d'oiseaux à travers le globe parcourent chaque année des milliers de kilomètres pour réaliser leur migration entre leur aire de reproduction et leur aire d'hivernage. Les dates d'arrivée et de départ ne varient guère d'une année à l'autre. Elles sont innées, tout comme la direction de vol et la distance approximative à parcourir. Les oiseaux empruntent alors de véritables "autoroutes" migratoires en automne et au printemps.

Même si ces oiseaux se préparent avant leur voyage (constitution de réserves de graisse, renouvellement du plumage, rassemblement), des étapes sont prévues pour le repos et l'alimentation. Les lieux d'escale sont d'ailleurs choisis en fonction de la qualité du milieu, de la nourriture disponible et de la tranquillité. Chaque année pourtant, de plus en plus de sites dont dépendent les oiseaux migrateurs sont réduits ou disparaissent complètement. La perte, la fragmentation et la dégradation des habitats naturels découlent principalement des pressions anthropiques, l'urbanisation rapide des campagnes et l'utilisation non durable des sites naturels.

L'utilisation non durable des terres en première ligne

C'est sur ce phénomène alarmant que le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) a souhaité alerté lors de la Journée Mondiale des Oiseaux Migrateurs 2011 célébrée les 14 et 15 mai. "Bien que les oiseaux migrateurs soient confrontés à de multiples menaces sérieuses, la façon dont les hommes utilisent les terres qui les entourent a, de loin, les effets les plus néfastes", explique Bert Lenten, Secrétaire exécutif de la Convention sur les espèces migratrices (CMS). "L'utilisation non durable que fait l'homme des terres, que ce soit par la déforestation, l'agriculture intensive, la production de biodiesel, la mise en valeur, l'urbanisation ou l'exploitation minière, soustrait ou dégrade les habitats des oiseaux migrateurs, affectant ainsi leurs populations à l'échelle mondiale", ajoute-t-il.

En Chine par exemple, la disparition des laisses de vase intertidales (zones recouvertes que par marée haute) due à l'assèchement des zones côtières de la mer Jaune a causé le déclin de nombreux d'oiseaux de mer le long de la voie de migration d'Asie de l'Est-Australasie. "La destruction systématique massive d'habitats intertidaux et les perturbations qui ont lieu sur les sites clés font diminuer les populations d'oiseaux de mer qui changent ainsi de statut, certains d'entre eux se retrouvant de ce fait 'en danger' et d'autres 'proche de l'extinction'," a déclaré Roger Jaensch, directeur du Partenariat pour le secrétariat de la voie de migration d'Asie de l'Est-Australasie (EAAFP) dans son discours de la Journée Mondiale des Oiseaux Migrateurs 2011. Ces 25 dernières années, l'assèchement des terres dans la mer Jaune a détruit près de 50 % des laisses de vase intertidales de la région.

Les oiseaux migrateurs, sentinelles de l'état de l'environnement

Ces oiseaux migrateurs sont d'autant plus précieux qu'ils constituent de véritables indicateurs des changements intervenant dans l'environnement. "Les oiseaux migrateurs ont été appelés les 'sentinelles mondiales des changements environnementaux' car, en une année, ils se déplacent entre plusieurs endroits et habitats à travers le monde, faisant ainsi l'expérience de la salubrité de leur environnement. L'état de santé de ces oiseaux nous fournit un signal clair du changement d'ensemble de notre environnement. Et le signal donné n'est pas bon", a expliqué Nick Davidson, Secrétaire général adjoint de la Convention de Ramsar sur les zones humides.

Le PNUE appelle par conséquent a mieux identifier les sites clés de migration et surtout à intégrer ces informations dans la planification d'aménagement des sols. "La nouvelle impulsion pour le développement de Stratégies nationales en faveur de la Biodiversité et de Plans d'action fournie par la récente COP de la CBD à Nagoya offrir une formidable opportunité à cet égard", plaide Marco Barbieri, Secrétaire exécutif adjoint de l'Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA).

RéactionsAucune réaction à cet article

Réagissez ou posez une question à la journaliste Florence Roussel

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires