« Dans l'objectif de limiter autant que possible l'exposition aux PFAS (1) , il est recommandé, dans un périmètre de 500 mètres autour du panache de dispersion des rejets de l'usine Arkema : [de] ne pas consommer les fruits et légumes produits dans les jardins potagers de ce secteur, [de] ne pas utiliser l'eau des puits privés ni les eaux pluviales, et ce quel qu'en soit l'usage », a indiqué dans un communiqué la préfecture du Rhône, ce lundi 5 mars.
Cet arbitrage fait suite à la tenue du onzième comité de suivi durant lequel les résultats d'investigation de la contamination aux PFAS ont été présentés. Cette contamination, notamment liée à l'entreprise Arkema située sur la plateforme industrielle de Pierre-Bénite, au sud de Lyon, a été mise en lumière en 2022 par l'enquête de Vert de rage.
Une absence de valeur de gestion
Trente-cinq PFAS ont été recherchés dans 125 prélèvements réalisés dans des jardins ou des sites sensibles (écoles, collèges, parcs, etc.) à proximité de la plateforme. Le suivi dans le périmètre de 500 m autour de celle-ci a montré une présence de ces substances dans les sols, les légumes et les fruits, dans l'eau de pluie ou dans les puits privés. « Les valeurs les plus significatives se situent à proximité immédiate de la plateforme industrielle, ainsi que qu'au sud de la plateforme, le long d'un axe de dispersion Nord-Sud », a noté la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal).
Cette recommandation pour le périmètre de 500 mètres autour du panache serait à titre préventif. « Ces mesures sont édictées, malgré l'absence de valeurs de gestion nationales pour ces milieux (sols, végétaux, eau d'arrosage), a souligné la préfecture. Une évaluation de la compatibilité de l'état des milieux avec les usages et une évaluation des risques sanitaires sont toutefois engagées, avec l'appui de l'Ineris (validation des scénarios et paramètres d'exposition) et du HCSP (pour la sélection de valeurs toxicologiques de référence à employer, sur la base des valeurs disponibles à l'étranger). » Des réflexions sont en cours pour la zone située au-delà des 500 mètres.
La préfecture assure par ailleurs qu'Arkema respecte les paliers de réductions vers l'arrêt du rejet du PFAS – 6 :2 FTS, demandé par arrêté au plus tard le 31 décembre 2024. Concernant Daïkin, la préfecture a encadré le fonctionnement de la nouvelle unité de production de polymère additivé, créé début 2024,