Le 29 septembre, le réseau Sortir du nucléaire, la Frapna Drôme Nature Environnement, Stop Nucléaire en Drôme-Ardèche et Stop Tricastin ont déposé plainte contre Orano (ex-Areva) qui est chargé de démanteler l'ancienne usine d'enrichissement d'uranium Georges Besse de Pierrelatte sur le site du Tricastin (Drôme). Pour rappel, en juin 2012, cette usine Eurodif avait cessé définitivement ses activités. Le décret, publié le 5 février 2020, a prescrit à Orano Cycle le démantèlement de l'usine Georges Besse 1 jusqu'au 31 décembre 2051.
Les quatre associations portent plainte contre Orano (1) auprès du procureur de la République de Valence « pour neuf infractions à la réglementation nucléaire et pour délit de pollution des eaux ». Elles dénoncent la présence de traces de solvants toxiques (du perchloréthylène et du trichloréthylène) dans la nappe alluviale sous le site. Les ONG accusent Orano Cycle de ne pas s'être donné « les moyens d'endiguer cette pollution comme le révèle un rapport d'inspection de l'Autorité de sûreté nucléaire d'octobre 2019 ».
Une installation spécifique a été mise en place en mars 2014 « pour pomper, traiter et réinjecter l'eau de la nappe. Mais elle reposait sur un procédé destiné à empêcher les tuyaux de s'entartrer », critiquent les associations. « Plutôt que de chercher une solution alternative, Orano Cycle a laissé fonctionner l'installation telle quelle (…). La pollution a donc persisté dans la nappe », fustigent-elles.
Contacté par Le Dauphiné Libéré, Orano a reconnu la présence de traces de solvants dans la nappe, en assurant qu'ils étaient « à des niveaux qui n'engendrent pas d'impact sanitaire ». L'entreprise a indiqué au journal que le système de pompage et de traitement, visant à nettoyer la nappe de ces solvants, « fonctionne depuis fin 2019 à raison de trois semaines par mois ».