Orano a jusqu'au 31 décembre 2051 pour procéder au démantèlement de l'usine Georges Besse I d'enrichissement d'uranium. Cette installation nucléaire, ouverte en 1979 et située sur le site du Tricastin (Drôme), a été mise à l'arrêt en juin 2012. Le décret autorisant les opérations de démantèlement de l'installation a été publié au Journal officiel le 7 février. Il fixe six étapes, qui peuvent se dérouler concomitamment. À ce stade, le texte laisse en suspens la déconstruction des tours aéro-réfrigérantes. Orano dispose d'un an pour présenter un scénario de démantèlement.
Parmi les enjeux clés, figure la gestion des déchets métalliques très faiblement radioactifs (TFA). L'usine est « gigantesque », rappelle Orano : 1 400 étages de diffusion gazeuse (1) , d'une hauteur de 40 m, occupent quatre bâtiments représentant une superficie totale de 190 000 m2.
Trouver une solution pour réduire les déchets TFA
Le chantier générera 136 000 tonnes de déchets métalliques TFA, explique Orano. L'entreprise étudie depuis longtemps l'éventualité de recycler ces déchets, mais la réglementation actuelle l'interdit. L'Autorité environnementale et l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) avaient tous deux pointé l'impasse à laquelle était confronté le projet de démantèlement, compte tenu de l'absence d'exutoire en capacité d'accueillir de tels volumes de déchets TFA. En effet, le centre de Morvilliers (Aube), dédié au stockage de ces déchets, devrait être saturé d'ici 2025.
Le décret demande donc à Orano de « [rechercher] des solutions de gestion des déchets radioactifs ne disposant pas de filière d'élimination ».
Aujourd'hui, l'entreprise explique travailler sur un « procédé de fusion du métal [permettant] de séparer les résidus de fusion qui constitueront le déchet, du métal propre et décontaminé ». Ce métal, « peut, après contrôle du lot homogène, être utilisé dans l'industrie conventionnelle », estime l'entreprise. De son côté, le Gouvernement vient d'annoncer qu'il « fera évoluer le cadre réglementaire (…) afin d'introduire une nouvelle possibilité de dérogations ciblées permettant, après fusion et décontamination, une valorisation au cas par cas de déchets radioactifs métalliques de très faible activité ».
Des études restent à réaliser
La cinquième consiste à démanteler les autres installations annexes du site. La phase finale sera la déconstruction des équipements créés pour le démantèlement et l'assainissement des bâtiments et des sols ayant pu être contaminés.
« À l'issue des opérations de démantèlement (…) les bâtiments ne comportent aucune zone réglementée au titre de la radioprotection ni de zone à production possible de déchets nucléaires. Leur état, ainsi que celui des sols, est compatible avec une utilisation à des fins industrielles », précise le décret.