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Actu-Environnement

Des déchets aussi puissants que des réacteurs nucléaires !

La méthanisation et l'incinération des déchets en France pourraient permettre de produire autant d'énergie que trois réacteurs nucléaires. A condition de construire des réseaux de chaleur. Reportage proche de Bordeaux, à Montpellier et en région parisienne.

Reportage vidéo  |  Energie  |    |  B. Clarke

Les déchets peuvent être une véritable source d'énergie. La méthanisation permet de récupérer le gaz des déchets en décomposition. Ce biogaz alimente des moteurs qui produisent de l'électricité qui est envoyée sur le réseau et vendue à EDF. Mais ces moteurs produisent aussi de la chaleur lors du processus, c'est l'énergie fatale. Plutôt que de la laisser s'échapper dans l'atmosphère, celle-ci peut-être captée et valorisée.

C'est le cas sur l'installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) de Lapouyade (Veolia), proche de Bordeaux (Gironde). Sur le site, une usine permet de produire 55.000 mégawatts électriques par an et en même temps 55.000 mégawatts d'énergie thermique, déclare Jean Leprince, directeur du secteur traitement sur le territoire Nord-Aquitain. "On récupère la chaleur issue des moteurs, à la fois des cheminées et aussi des circuits de refroidissement", détaille-t-il. La chaleur est notamment utilisée sur place au niveau des machines et pour traiter les lixiviats. La grande majorité de la chaleur est envoyée vers une serre à tomates de 40.000 m2 grâce à un réseau de chaleur d'un kilomètre. Une chaleur bon marché pour l'exploitant de la serre (voir reportage vidéo).

Même principe sur l'unité de compostage/méthanisation Amétyst (Suez) située dans le centre urbain de Montpellier (Hérault). Le méthaniseur crée du gaz permettant de produire de l'électricité et donc aussi de la chaleur. Grâce à un réseau de chaleur, l'usine permet d'alimenter en eau chaude sanitaire et chauffage 1.600 logements et une clinique de 17.000 m2, indique Guillaume Ribours, directeur de l'activité méthanisation de l'usine.

Interview de Nicolas Garnier (Amorce) sur les réseaux de chaleur
Et la chaleur fatale de l'incinération ?

Le centre de valorisation énergétique du Syctom d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) gère 25 communes en région parisienne et brûle chaque année 510.000 tonnes de déchets… mais comme son appellation l'indique, ce centre valorise son énergie. Ainsi, 100.000 logements sont alimentés en chaleur. Une belle performance, une fois encore, rendue possible grâce à un important réseau de chaleur.

Mais le potentiel est loin d'être exploité à son maximum, de nombreux incinérateurs ne valorisent pas cette énergie, faute de réseaux de chaleur. Pourtant, les objectifs de la loi de transition énergétique sont ambitieux : multiplier par cinq les énergies renouvelables et de récupération (énergie fatale) mobilisés par les réseaux de chaleur. Grâce notamment au fonds chaleur, à une TVA réduite (5,5%) mais pas seulement. A découvrir dans l'interview de Nicolas Garnier, délégué général d'Amorce, l'association nationale des collectivités, des associations et des entreprises pour la gestion des déchets, de l'énergie et des réseaux de chaleur.

Réactions6 réactions à cet article

Bonjour,

Pas facile d'apprécier une serre de 40 000 m2 de production de "tomates", dénommée "Écoserre" juste parce qu'elle est chauffée avec le biogaz d'une ISDND. Quid de son éclairage ou des phytosanitaires ?
Pas facile non plus d'entendre que les déchets sont une énergie renouvelable.

Cette production d'énergie à partir des déchets reste indispensable, mais votre reportage aurait pu la mettre en regard du véritable enjeu environnemental qui est la prévention de la production de déchets. Comment la défendre après ça ?
Selon moi ces solutions sont les rustines qui permettent de prolonger un modèle essoufflé en évitant de s'attaquer à la question du changement de modèle, beaucoup plus ardue que de poser des tuyaux. Un peu comme les routes garnies de panneaux photovoltaïques ou la géo-ingénierie.

Viniasco | 07 février 2017 à 09h45 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

Ce reportage met en avant des applications pertinentes pour valoriser l'important potentiel de chaleur fatale en France.

Cependant attention à la communication verte abusive quand le responsable d'Ametyst explique récupérer "la chaleur fatale des moteurs de cogénération".

Cogénération veut dire production simultanée de 2 énergies: ici électricité et chaleur.
On ne peut donc pas considérer la chaleur comme "fatale" puisqu'elle est prise en compte dans le dimensionnement de la cogénération.
Le rendement électrique d'un moteur de cogénération est au mieux de 45%, et un tel moteur ne serait pas viable économiquement s'il était uniquement utilisé pour la production électrique.

Si vous avez des données plus précises de rendement (électrique et thermique) de ces installations, je suis preneur.

Bonne journée
Cyril

cyril44 | 07 février 2017 à 09h53 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,
J'ai regardé avec déception votre vidéo dont titre ci-dessus. D'une part les déchets mis en décharge, s'ils étaient ULTIMES ne contiendraient pas de matière organique et ne fermenteraient pas, ni ne délivreraient de chaleur et de gaz, d'autre part il n'est pas certain que le traitement en décharge de la matière organique pour la transformer en biogaz, électricité ou chaleur soient bon pour le climat. En effet, le méthane produit par la décharge n'est jamais capté en totalité. Et je peux vous affirmer que les riverains de ce genre "d'usine à gaz" souffrent terriblement de ces émissions diffuses, odeurs et gaz toxiques !
Par ailleurs, la jurisprudence a confirmé le décret de 2002 interdisant la mise en décharge des déchets non ultimes. Or la matière organique est de longue date techniquement et financièrement recyclable. Il est étonnant de voir une vidéo qui parle de la diminution des ressources en phosphates et en potasse (Urine, le nouvel or vert ?) et de constater que vous admettez sans sourciller les solutions non durables que vous nous avez montrées sur votre vidéo.
Le tri à la source des biodéchets et leur transformation en humus pour restitution à la terre est la seule solution d'avenir ; les opérateurs pervertissent le système de gestion optimale des déchets et vous le savez.
Salutations

Gigi | 08 février 2017 à 18h02 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

Je savais que ce sujet ne ferait pas forcément plaisir à entendre. Mais il y a pourtant bien un potentiel non exploité qui aujourd'hui s'échappe dans l’atmosphère, c'est ça le sujet....Évidemment le tri à la source est une perspective des plus vertueuses, tout le monde en convient. Néanmoins les décharges, même celles qui sont fermées aujourd'hui vont produire une très importante quantité de biogaz, pendant 30 ans !! de quoi largement amortir la construction d'un réseau de chaleur qui pourra être alimenté aussi par des énergies renouvelables comme des centrales au bois de moyennes tailles.

Baptiste Clarke Baptiste Clarke
13 février 2017 à 13h16
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Bonjour Gigi,

Je comprends qui vous puissiez subir des nuisances et en être très agacé. L'introduction du reportage le mentionne bien, déchets ultimes = "pas valorisable à ce jour", lorsqu'il y aura d'autres exutoires plus vertueux (+ d’usines de méthanisation / + de plateformes de compostage...), un tri à la source amélioré, une collecte séparée pour les biodechets...alors oui, plus aucun biodéchets ne seront des déchets ultimes...Entre nous la mise en décharge des déchets ménagers devrait réduire considérablement dans les années à venir.

Quant au biogaz généré dans les décharges, même si la totalité n'est pas captée, mieux vaut tout de même en capter une grande partie plutôt que de le laisser s''échapper en totalité...il s'agit de méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le co2 !! Et qui permet d'éviter en plus de bruler du gaz naturel supplémentaire...je crois que sur ce point, il n'y a pas vraiment de débat.

La polémique tient plus sur la politique qui doit être mise en œuvre pour davantage trier / recycler / valoriser. Mais on ne doit pas s'interdire pour autant de parler aussi de ce qui peut être fait en parallèle sur les installations existantes.

Baptiste Clarke Baptiste Clarke
13 février 2017 à 15h59
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Bonjour,
La définition d'un déchet ultime est la suivante : article L 541-1 du Code de l’Environnement, le déchet ultime est défini comme un déchet, résultant ou non du traitement d’un déchet, qui n’est plus susceptible d’être traité dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux.
Le compostage est de longue date techniquement et économiquement supérieur à l'enfouissement, moins cher que lui assurément.
Le problème c'est que les opérateurs sont payés à la tonne de déchets enfouis et que la vente à prix administré de l'electricité est rentable pour eux. Alors pourquoi inciteraient-ils les collectivités à investir dans le compostage ? Depuis 2002 il n'est plus autorisé d'enfouir des déchets organiques, 15 ans déjà. Vous croyez que cela va durer encore combien de temps cette violation de la réglementation ? Je vous rassure, je ne suis pas riveraine d'une décharge, mais la vie que mènent ces riverains m'attriste. Je produis moi-même 6 kg de déchets ultimes par an et je vous assure que cela est très facile. Bien sûr je composte.

Gigi | 23 février 2017 à 19h37 Signaler un contenu inapproprié

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