Le premier projet français de production de biométhane liquéfié, ou BioGNL, pourrait bientôt débuter dans le Grand port maritime de Marseille. Une étude vient d'être lancée pour évaluer sa faisabilité. La métropole Aix-Marseille-Provence, le groupe CMA CGM (spécialisé dans le transport maritime), Elengy (filiale d'Engie, déjà en charge des terminaux de GNL de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône) et TotalEnergies ont missionné EveRé, le centre de traitement multifilière de déchets ménagers de Fos-sur-Mer, pour mener à bien ce projet.
Le BioGNL correspond à du biométhane liquéfié. Pour rappel, ce dernier résulte d'abord de la méthanisation de déchets organiques puis de la condensation sous forme liquide du méthane. La différence avec le GNL classique est la provenance du méthane. Dans le cadre de ce projet, il sera produit à partir de la portion biodégradable des déchets ménagers du territoire Marseille Provence.
Selon les calculs présentés par les porteurs du projet, l'utilisation du BioGNL (combiné à la technologie de moteur à gaz « dual fuel » de CMA CGM) réduirait d'au moins 67 % les émissions de gaz à effet de serre dans la chaîne de valeur complète (en « well-to-wake (1) »), voire jusqu'à 88 % à l'échelle du navire (en « tank-to-wake (2) »), en comparaison du VLSFO (pour « very low sulphur fuel oil »), carburant à base teneur en soufre utilisé plus largement jusqu'à maintenant.
Une fois sa faisabilité prouvée, ce nouveau circuit de production de BioGNL bénéficiera d'infrastructures locales préexistantes. Les unités de méthanisation du centre EveRé produiront le BioGNL avant de le transmettre aux terminaux d'Elengy, de Fos-sur-Mer, où il sera stocké dans l'attente d'être livré. Le navire souteur de TotalEnergies s'amarrera ensuite dans le port de Marseille en janvier 2022 pour le prendre en charge. Et, d'ici fin 2024, la flotte de 44 navires du Groupe CMA CGM pourra exploiter ce BioGNL comme carburant.