Ces centrales solaires à concentration (CSP ou Concentrating Solar Power) produiront de la chaleur et de l'électricité en concentrant les rayons du solaire sur un point donné grâce à des miroirs spécifiques. Ces centrales pourraient être couplées à des installations de dessalement d'eau de mer, un atout supplémentaire pour ces régions arides.
Pour connecter les centrales solaires entre elles, les développeurs du projet misent sur les lignes de transmission modernes en Courant Continu Haute Tension (CCHT). Selon eux, ce type de lignes permettrait de transporter le courant avec des pertes inférieures à 3% par 1.000 km de distance et ne produirait presque aucune pollution électromagnétique, contrairement aux lignes classiques à courant alternatif.
Selon les études du Centre Aérospatial Allemand (DLR), les centrales thermiques solaires pourraient couvrir dans les 40 ans à venir plus de la moitié des besoins énergétiques nécessaires sous forme d'électricité de la région EUMENA (Europe, Moyen Orient, Afrique du Nord) pour un investissement estimé à 400 milliards d'euros dont 45 milliards pour la construction de 20 lignes CCHT de 5 GW chacune. L'objectif de DESERTEC dans un premier temps sera de produire 15% des besoins en électricité de l'Europe et une partie substantielle des besoins des pays producteurs.
Un bureau d'étude sera spécialement créé au plus tard le 31 octobre 2009 pour élaborer et coordonner les premiers projets et leurs plans de financement qui devront être prêts dans trois ans. D'ici là, les partenaires espèrent qu'un cadre politique approprié verra le jour dans la plupart des pays producteurs potentiels.
En attendant, les acteurs du projet envisagent le démarrage d'un programme pilote de 1 GW pour démontrer la faisabilité pratique de cette technologie dans les pays du MENA. Une centrale thermique solaire avec fabrication d'eau potable pourrait voir le jour sur le territoire égyptien afin d'alimenter la bande de Gaza.
À terme le projet DESERTEC espère se développer dans tous les déserts de la planète qui s'étendent de part et d'autre de l'équateur. Selon les experts du projet, il suffirait d'équiper 0,3% des 40 millions de km2 de surfaces désertiques de la planète en centrales thermiques solaires pour couvrir les besoins mondiaux actuels en électricité de 18.000 TWh/an.