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Des leviers d'action pour rénover une copropriété chauffée au gaz

Dans le contexte de la sobriété énergétique, optimiser la chaufferie au gaz d'une copropriété devient une priorité. L'isolation du bâtiment et la gestion avisée des chaudières peuvent déboucher sur des économies substantielles.

TECHNIQUE  |  Bâtiment  |    |  R. Boughriet
Des leviers d'action pour rénover une copropriété chauffée au gaz
Environnement & Technique N°399
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°399
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Après des travaux d'isolation du bâtiment, une copropriété de 108 logements, située à Arcueil (Val-de-Marne), a amélioré l'efficacité de son système de chauffage collectif au gaz, générant ainsi des gains énergétiques et économiques substantiels.

Isolation des façades et des réseaux de chauffage

En premier lieu, des travaux de rénovation énergétique dans les parties communes ont été gérés par le syndic de la copropriété Clardim. Une isolation thermique par l'extérieur (ITE) des façades du bâtiment a été réalisée en 2013, à l'occasion de travaux de ravalement. Des panneaux isolants en polystyrène expansé graphité (130 mm d'épaisseur) avec enduit ont été installés sur les murs. La copropriété a aussi choisi du polystyrène (120 mm) pour améliorer l'étanchéité de sa terrasse. Le coût de ces travaux s'est élevé à 950 000 euros TTC. En parallèle, 80 % des copropriétaires ont financé individuellement le double vitrage de leurs fenêtres - une recommandation de Clardim.

Puis en 2023, des travaux d'isolation des réseaux de chauffage et d'eau chaude sanitaire (calorifugeage des canalisations) ont pu être financés grâce aux aides des certificats d'économies d'énergie (CEE).  Leur coût a été de 12 000 € TTC.

Enfin, l'exploitation de la chaufferie collective a été optimisée, ce qui a apporté « un bénéfice immédiat avec une réduction des consommations énergétiques », se félicite Laurent Carlier, cogérant du syndic Clardim. « Nous sommes le syndic d'une copropriété de 108 appartements répartis dans trois bâtiments, à Arcueil, équipée d'une chaufferie installée en 1998, et nous voulions précisément améliorer la consommation énergétique, a-t-il indiqué le 6 février 2024, au salon Enerj-meeting à Paris. Nous avons fourni le plus d'informations possible dans un laps de temps très court à Reon Ingénierie en mobilisant tous les acteurs concernés. »

De son côté, le distributeur de gaz GRDF a recensé, avec Clardim et le bureau d'études Reon Ingénierie, les actions d'économies d'énergie à opérer sur la chaufferie de cette copropriété, dont la puissance installée dépasse 1 mégawatt (MW). Une visite sur place a permis de dresser l'inventaire des installations, d'évaluer les besoins en puissance et en débit, et de récupérer notamment les analyses physico-chimiques du réseau de chauffage.

Des actions de réglage sans travaux sur la chaufferie

« Des travaux physiques ont d'abord eu lieu dans la copropriété, puis le but de notre étude théorique, démarrée en mars 2023, a été d'analyser les actions pouvant être mises en place à un coût zéro par l'exploitant du chauffage, dans le cadre de ses missions classiques pour amener des économies d'énergie », explique Nicolas Mauger, ingénieur en efficacité énergétique chez GRDF, qui a participé à la méthodologie de l'étude. « Avec l'accord écrit des clients au sein de la copropriété, GRDF a mis à la disposition de Reon Ingénierie, les données de consommation de plusieurs années, sur la base desquelles Reon a pu définir une situation de base des consommations, avant et après les travaux de rénovation, puis les actions de maintenance qu'il a proposées. C'est sur cette base que le bureau d'études a pu établir un prévisionnel de gains, en termes de consommation, de bénéfice environnemental et sur le plan financier », ajoute-t-il.

Les actions d'économies identifiées ne nécessitent pas de travaux sur la chaufferie elle-même. Elles concernent l'adaptation du débit des pompes, le réglage des consignes, la vérification des sondes ou encore la baisse du chauffage la nuit et la régulation de la température de non-chauffe, précise Julien Galli, gérant de Reon Ingénierie.

« Avec les travaux d'ITE déjà réalisés sur les façades, le mégawatt de puissance de la chaufferie est supérieur aux besoins de la copropriété. Une des premières actions de maintenance proposées par Reon a donc été d'enclencher la puissance réellement adaptée et suffisante pour le bâtiment, et de faire un bon réglage du démarrage des chaudières, afin d'éviter de surconsommer et d'optimiser la durée de vie des installations », poursuit Nicolas Mauger.

Et par ces « simples réglages » de maintenance de la chaufferie, les gains financiers et les gains carbone « immédiats » attendus sont estimés à 11 % sur le poste gaz, pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire (ECS), et à 20 % pour l'électricité consommée par les équipements de la chaufferie. Pour affiner les résultats de cette étude, GRDF est en train d'évaluer les économies d'énergie réellement générées par ces actions. « On attend les résultats définitifs pour le début de l'été », précise Nicolas Mauger.

Une nouvelle chaudière hybride pour remplacer l'ancienne ?

Si grâce à cette étude (1) , le syndic de la copropriété va s'assurer que les installations de cette ancienne chaufferie sont bien réglées, les copropriétaires pourraient finalement décider, d'ici trois ans, de la remplacer par une solution hybride. Le dispositif associerait une nouvelle chaudière au gaz à condensation et une pompe à chaleur air/eau pour tirer le meilleur parti des deux énergies, selon M. Mauger. « Dans le contexte des copropriétés, c'est parfois un peu long jusqu'au vote des travaux en assemblée générale, mais au vu de l'âge des chaudières, le remplacement se ferait dans un horizon de trois ans. On peut tout à fait rénover la chaufferie pour passer à une nouvelle chaudière à condensation plus performante, et les aides CEE sont par exemple disponibles. La deuxième étape serait d'installer aussi une pompe à chaleur, de plus petite puissance, soit en toiture ou à côté du bâtiment, et qui coûterait moins cher à l'investissement. On ferait plutôt tourner la pompe à chaleur en mi-saison, quand les températures extérieures sont globalement douces, de 10 à 20 °C », préconise M. Mauger.

1. Cette étude est mise à disposition de tous les syndics qui en feront la demande auprès de GRDF.

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