Si Stellantis continue d'investir dans la fabrication et la vente de véhicules hybrides et électriques (avec la promesse, lancée en 2021, d'injecter 30 milliards d'euros sur cinq ans dans cette optique), le groupe ne semble pas prêt d'abandonner le moteur thermique. Le 5 septembre, la multinationale aux quatorze marques automobiles (dont Peugeot, Citroën ou encore Fiat) a confirmé qu'une grande part de ses véhicules thermiques actuellement en circulation en Europe comportent un moteur compatible avec des carburants de synthèse (ou e-fuels).
« Vingt-quatre des familles de moteurs qui équipent nos véhicules européens vendus depuis 2014, soit 28 millions de véhicules en circulation [un peu plus de 10 % de la flotte des véhicules individuels en Europe en 2021, NDLR], sont en mesure d'utiliser un carburant de synthèse clé-en-main sans aucune modification du groupe motopropulseur », affirme le groupe. Les tests réalisés pour arriver à cette conclusion ont été menés à partir de produits de substitution livrés par la compagnie pétrolière saoudienne, Aramco. S'agissant de la nature des carburants « bas carbone » fournis, Stellantis indique seulement qu'ils ont été produits « par réaction entre du dioxyde de carbone, prélevé directement dans l'atmosphère ou provenant d'un site industriel, et de l'hydrogène renouvelable ».
Encore selon la multinationale, « l'utilisation de ces e-fuels bas carbone dans 28 millions de ses véhicules européens pourrait réduire jusqu'à 400 millions de tonnes de CO2 en Europe entre 2025 et 2050 », notant que les tests effectués « couvrent les émissions à l'échappement, la capacité de démarrage, la puissance du moteur, la fiabilité, la dilution de l'huile, la durabilité du réservoir, des durites et des filtres à carburant, ainsi que les performances des carburants à des températures extrêmement froides ou chaudes ».
La logique, pour le groupe automobile, est ainsi d'offrir à ses clients une « solution facile et abordable pour diminuer leur empreinte carbone : aussi simple que choisir une pompe à essence différente dans une station-service, et sans aucune modification supplémentaire de leurs véhicules ». Autrement dit, une alternative au remplacement du moteur thermique par la batterie électrique, dans lequel s'engage l'Union européenne pour 2035. Pour Carlos Tavares, le P-DG de Stellantis, « les véhicules électriques ne sont pas encore abordables pour tous (et) nous ne produisons pas assez de lithium nécessaire à la fabrication des batteries électriques qu'il faudrait équiper pour remplacer 1,3 milliard de véhicules thermiques en circulation dans le monde ».