Le cabinet de conseil Tennaxia a analysé les pratiques des entreprises, de plus de 500 salariés, assujetties à la nouvelle obligation de rapport annuel de leur politique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Celle-ci est prévue par le décret du 9 août 2017 qui a transposé la directive européenne de 2014. Conformément à cette directive : pour les exercices ouverts depuis le 1er septembre 2017, les entreprises doivent établir une déclaration de performance extra-financière dans leur rapport annuel de gestion. Le principe de "matérialité", instauré par la directive, laisse une marge d'appréciation à l'entreprise sur la pertinence des informations environnementales et sociales à fournir, au regard des principaux risques suscités par son activité et des attentes des parties prenantes.
L'enquête de Tennaxia, publiée ce 28 août, a été réalisée auprès de 74 entreprises cotées et non cotées. Elles ont été sondées du 19 avril au 15 juin dernier. Les entreprises interrogées butent sur les moyens à mettre en œuvre pour répondre à l'obligation de déclaration de performance extra-financière. Le décret du 9 août dernier "ne dit pas comment procéder ; on n'y trouve aucune référence normative", commente Bertrand Desmier, directeur de la business line RSE chez Tennaxia. "Ce décret du 9 août a ouvert le champ des possibles mais crée aussi de l'incertitude. Sans retours d'expérience ni méthodologie établie, les entreprises doutent à l'instant T de leur capacité à répondre à ces obligations." Ainsi,16% des entreprises du panel affirment avoir anticipé les obligations de la déclaration. Si 55% des entreprises ont établi une cartographie des risques RSE, seulement 42% ont fait le lien entre leur cartographie des risques et leur analyse de matérialité.
La prochaine étude de Tennaxia s'intéressera aux méthodologies mises en place pour répondre à cette nouvelle obligation.