Le développement des technologies de trains à hydrogène et de trains à batteries figure au programme du contrat stratégique de la filière ferroviaire signé le 9 avril entre les ministres des Transports, de l'Economie, et le Comité stratégique de filière.
"Ces projets sont essentiels pour réussir la transition écologique et énergétique car sans ferroviaire, pas de transport de masse décarboné ; ils sont également essentiels pour maintenir notre compétitivité industrielle et créer les emplois de demain", estime Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie.
Concernant les trains à hydrogène, l'objectif est de développer une première flotte d'ici 2024. Ce type de propulsion, qui n'émet que de la vapeur d'eau, peut convenir à "la plupart des besoins ferroviaires avec une vitesse de 160 km/h et une autonomie de 600 km", assurent les signataires du contrat. Et d'ajouter : "En France, des trains bimodes (électricité/hydrogène) seraient adaptés aux besoins des régions où cohabitent des voies électrifiées ou non". Le contrat prévoit que des financements publics soutiendront les recherches afin d'améliorer la filière hydrogène en termes de "production propre, de prix de revient, de sécurité et d'infrastructures de stockage et de distribution". Dans le cadre de ce contrat, Alstom, en pointe dans ce domaine, s'engage par ailleurs à privilégier des solutions apportées par des fournisseurs français, "si elles sont compétitives".
Quant aux trains à batteries, dont la technologie est portée par Bombardier Transport, l'objectif inscrit dans le contrat est d'expérimenter la conversion d'un train diesel en train 100 % électrique en vue de "rendre écologique à court terme une partie de la flotte". Le contrat de filière identifie plusieurs difficultés à résoudre : l'autonomie, les durées et modalités de recharge des batteries, la gestion de l'interface avec les caténaires, les risques d'incendie et les contraintes d'exploitation. Dans le cadre du contrat, la Fédération des industries ferroviaires (FIF) s'engage à encourager les travaux inter-filières sur les batteries, et l'Etat à structurer et soutenir la filière des batteries.
En France, l'industrie ferroviaire représente 1.300 entreprises, dont 90 % de PME, 29.000 salariés et un chiffre d'affaires de 3,8 milliards d'euros, dont 26 % à l'export.
