Quel est l'avis des Franciliens sur le nouveau procédé de traitement que souhaite installer le Sedif sur ses trois principales usines de production d'eau potable ? C'est ce que va chercher à savoir la Commission nationale du débat public (CNDP). Le procédé en question est une filtration membranaire (osmose inverse basse pression-nanofiltration). Le Sedif prévoit de le déployer sur les usines de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et Méry-sur-Oise (Val-d'Oise).
Initialement, le syndicat souhaitait installer pour la première fois ce dispositif dans l'usine d'Arvigny (Seine-et-Marne). Mais le projet a rencontré une forte opposition, à la fois d'associations de protection de l'environnement mais également des élus, notamment ceux de la communauté d'agglomération Grand-Paris-Sud. Après un refus du projet par le préfet en janvier 2022, le Sedif a finalement privilégié une réflexion coordonnée avec les communes avoisinantes sur l'approvisionnement en eau potable du territoire. Le syndicat a toutefois maintenu son projet pour les trois autres usines.
Car pour le Sedif, ce procédé présente plusieurs intérêts : l'amélioration de la qualité de l'eau en réduisant les micropolluants ainsi que le chlore et le calcaire, mais également la diminution de l'usure des appareils électroménagers grâce à cette eau adoucie.
À l'inverse, ses opposants pointent également les inconvénients de cette technique : l'augmentation de la consommation électrique des usines et du prix de l'eau (de 36 à 48 euros par an et par foyer), mais aussi de la quantité d'eau prélevée d'environ 15 % ainsi que le rejet dans le milieu naturel des matières retenues par la technologie.
Cette filière membranaire nécessitera un raccordement au réseau 225 kV de Réseau de transport d'électricité (RTE).
Pour recueillir les perceptions et les attentes du public, une période de « prédébat » est lancée du 22 mars au 12 avril. Ensuite s'ouvrira le débat public du 20 avril au 20 juillet.