Dans un communiqué, le groupe Total annonce, ce lundi 7 septembre, « se retirer de son rôle d'opérateur » pour cinq blocs d'exploration pétrolière situés dans le bassin de l'embouchure de l'Amazone (appelé Foz do Amazonas), à 120 kilomètres au large du Brésil. Ces blocs d'exploration sont référencés « FZA-M-57, FZA-M-86, FZA-M-88, FZA-M-125 et FZA-M-127 ».
Total précise avoir notifié le 19 août 2020 « sa démission » à ses partenaires. Le groupe ajoute avoir informé l'Agence nationale du pétrole, du gaz naturel et des biocarburants (ANP) de cette décision, « qui ouvre une période de 6 mois durant laquelle un nouvel opérateur sera désigné et à qui les activités d'opérateur seront transférées ». Durant cette période, Total indique qu'il a « l'obligation de continuer de mener les processus administratifs pour le compte de ses partenaires Petrobras et BP ». Les projets d'exploration ne sont pas définitivement abandonnés.
Total fait cette annonce après que l'ONG Greenpeace l'a accusé, le 4 septembre, de relancer « en toute discrétion » le processus d'acquisition des licences environnementales pour forer près du récif de l'Amazone. « Cela ne signifie évidemment pas du tout que Total abandonne le projet », réagit Greenpeace sur Twitter qui ajoute que le groupe « garde ses parts comme actionnaire du projet (40%) ».
En décembre 2018, l'agence environnementale brésilienne Ibama avait rejeté la demande de licences de Total pour effectuer des forages dans les cinq blocs concernés. Ibama pointait « un trop grand nombre de problèmes techniques et de risques environnementaux, notamment un manque de garanties apportées par le pétrolier en cas d'accident ou de marée noire, s'inquiétant des risques pour le récif de l'Amazone et la biodiversité marine », rappelle Greenpeace. « Le Brésil est désormais dirigé par Jair Bolsonaro président d'extrême-droite, climato-sceptique notoire qui a, entre autres, grandement affaibli les mandats et l'autorité de l'agence environnementale Ibama, et allégé le processus d'acquisition des licences environnementales », dénonce l'ONG.
En février 2019, Total avait mis fin à ses forages exploratoires en mer, lancés en décembre 2018, au large de la Guyane, faute de résultat « concluant ».