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Actu-Environnement

Action climatique : le manque flagrant de crédibilité des multinationales

Gouvernance  |    |  N. Gorbatko

Malgré les efforts des grandes entreprises en matière de greenwashing, les chiffres sont têtus. Selon le dernier Benchmark de la vigilance climatique (2022-2023) de l'ONG Notre affaire à tous, les émissions des 26 multinationales françaises oscilleraient encore entre 2,25 et 5,5 gigatonnes CO2eq – les sources restent souvent opaques – pour l'ensemble de leurs scopes. Elles seraient ainsi responsables de 4,4 à 9,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Leurs objectifs climatiques publiquement affichés permettraient de réduire ce total de 20 %, d'ici à 2030, par rapport à l'année 2019, mais ils ne sont pas garantis, à ce stade, par des mesures concrètes correspondantes, estiment les auteurs de cette étude.

Pour s'aligner sur le seuil de 1,5 °C, et réduire leurs émissions de 50 %, ces majors devraient en outre redoubler d'efforts. Globalement, note l'ONG, si elles reconnaissent l'existence d'un danger climatique, aucune ne mentionne les risques graves associés au dépassement de la température mondiale de 1,5 °C. Toutes, sauf Veolia, intègrent le climat à leur plan de vigilance, découlant de la loi de 2017 et de la Corporate Sustainability Reporting Directive européenne (CSRD), mais nombre d'entre elles limitent leur responsabilité individuelle dans ces dérèglements en pointant plutôt du doigt l'action collective. Par ailleurs, neuf sur 26, issues notamment du secteur financier, rechignent à agir sur les émissions indirectes mais prépondérantes de leur scope 3 (liées à la consommation et à l'usage). En dépit de bénéfices colossaux, la plupart se cachent derrière l'insuffisance des subventions publiques pour expliquer leur inertie.

L'étude classe les entreprises selon cinq grands critères : le traçage des émissions de GES ; l'identification des dangers et de la nécessité d'agir contre le changement climatique ; les objectifs généraux de lutte ; les mesures concrètes, la conformité du plan de vigilance. Aucune des entreprises ne se conforme encore pleinement aux attentes, pas même Schneider Electric, généralement considérée comme exemplaire, qui doit améliorer ses mesures concrètes de réduction de GES ou mieux démontrer leur pertinence. Toutes doivent renforcer leur transparence, leur ambition et leur efficacité.

« Cette quatrième édition du benchmark montre que la loi française sur le devoir de vigilance ne suffit pas à ce stade pour contraindre les entreprises à faire leur part pour limiter le réchauffement à 1,5 °C », soulignent les rapporteurs. D'où l'importance de la future directive européenne sur le devoir de vigilance (Corporate Sustainability Due Diligence Directive), intégrant les exigences climatiques. Sur le podium des plus « mauvais élèves », Notre affaire à tous a placé le groupe Bolloré, Natixis-Société générale et Carrefour-Casino. Sur celui des meilleurs, l'association a hissé EDF (3e), Michelin (2e) et Schneider Electric (1re).

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