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Actu-Environnement

Les outils d'évaluation des impacts environnementaux se déclinent dans l'agriculture

Afin de mesurer avec précision les impacts environnementaux des produits agricoles, plusieurs méthodes développées à l'origine dans le secteur industriel se déclinent désormais dans l'agriculture. C'est le cas notamment de l'analyse du cycle de vie.

Agroécologie  |    |  F. Roussel
Comme l'a rappelé le ministre Jean-Louis Borloo à l'ouverture de la discussion du projet de loi Grenelle 1 au Sénat, le texte de loi veut insuffler un changement radical de stratégie et un saut à la fois technologique et qualitatif, dans les transports, dans l'énergie, dans l'aménagement urbain, dans la construction et dans l'agriculture. Avec 55% du territoire actuellement occupé par des surfaces agricoles et une consommation énergétique de 3 millions de tonnes équivalent pétrole, l'agriculture est en effet à la croisée de nombreux enjeux : énergie, climat, biodiversité, gestion des ressources telles que l'eau, les sols, sécurité alimentaire de la population. Aujourd'hui, avec le Grenelle de l'environnement, le secteur agricole français est appelé à se transformer pour concilier les impératifs de production quantitative, d'efficacité économique, de robustesse au changement climatique et de réalisme écologique.

Mais pour s'améliorer, l'agriculture doit identifier ses impacts avec précision. Il semblerait que le secteur en soit conscient puisque l'ADEME remarque une demande croissante d'information sur les impacts environnementaux des produits agricoles aussi bien de la part des exploitants que des entreprises agroalimentaires ou des distributeurs.

Connaître les axes d'amélioration grâce à l'ACV

Aujourd'hui plusieurs outils peuvent répondre à ces questions et notamment l'Analyse du Cycle de Vie. Cette approche a pour but de réduire les impacts sur l'environnement en passant par une prise en compte globale des nuisances engendrées par les produits agricoles à chaque étape, de leur fabrication à leur valorisation en fin de vie, en passant par les étapes de distribution et d'utilisation.
Plusieurs ACV ont déjà été réalisées sur des produits agricoles. Généralement elles prennent en compte les cinq critères environnementaux suivants : l'énergie, l'impact sur l'effet de serre, le potentiel d'acidification, l'eutrophisation et l'occupation des sols.

L'Inra mène par exemple depuis 2003 des ACV sur la filière laitière en Bretagne. Les impacts environnementaux d'une soixantaine d'exploitations, dont un quart privilégiant la voie biologique, ont ainsi pu être estimés et comparés. Les résultats présentés en octobre 2008 lors d'un colloque de l'ADEME et résumés dans le numéro ADEME&Vous de février 2009, démontrent que les exploitations conventionnelles ont plus d'impact sur la planète que les bio si l'on se base sur la surface utilisée. Mais elles sont plus productives. Par conséquent, si l'on considère les résultats en fonction des litres de lait produits, il n'y a quasiment plus de différence entre les deux modes de production.
Les travaux de l'Inra ont également démontré de gros écarts d'une exploitation à une autre, allant parfois du simple au double s'agissant des émissions de gaz à effet de serre et des consommations d'énergie. De gros progrès sont donc réalisables en la matière.

Améliorer la méthode et l'adapter au monde agricole

Mais cette méthode a ses limites. Grâce à une analyse bibliographique des études réalisées dans le secteur agricole, l'ADEME remarque que l'ACV ne prend pas ou peu en compte certains facteurs comme la biodiversité, le stockage de carbone dans les sols, l'écotoxicité liée à l'utilisation de pesticides ou encore l'impact de l'organisation spatiale des productions.
L'agence a donc identifié quelques axes d'amélioration et surtout d'adaptation de la méthode : harmoniser les méthodes ACV des produits agricoles et l'acquisition des données et créer une base de données publique pour affiner les connaissances, identifier les modes de production les plus performants et contribuer à terme à la mise en place d'un affichage environnemental.

Un outil parmi d'autres

“ Seule la combinaison de diverses méthodes adaptées à différentes échelles permettra d'aborder la complexité des systèmes de production agricole ” Jérôme Mousset
Outre l'ACV, d'autres méthodes peuvent permettre de mesurer les impacts environnementaux de l'activité agricole. L'Établissement national d'enseignement supérieur agronomique de Dijon (Enesad) et l'association Solagro ont développé une méthode pour l'analyse énergétique de l'exploitation. Baptisé Planète, cet outil est basé sur la même méthodologie que l'ACV mais en prenant en compte seulement deux critères : l'énergie et les gaz à effet de serre.
L'ADEME travaille également à la mise au point d'un outil incluant notamment le stockage de carbone dans les sols.
Par ailleurs l'Institut d'élevage mène un projet d'adaptation de la méthode Bilan Carbone à l'agriculture.
Seule la combinaison de diverses méthodes adaptées à différentes échelles permettra d'aborder la complexité des systèmes de production agricole… et de répondre à la diversité des demandes, explique Jérôme Mousset, ingénieur à la direction Clients à l'ADEME.

Réactions5 réactions à cet article

mauvais calcul

super intéressant ce mode de calcul sur l'impact environnemental qui ne prend pas en compte, la pollution des sols le bien être animal, le stockage du co2, etc, et met en avant la surproduction de mauvaise qualité incapable d'assurer des revenus décents aux agriculteurs ,il faut vraiment qu'il remettent ça a plat a l'ademe

lionel | 30 janvier 2009 à 10h02 Signaler un contenu inapproprié
Agriculture paysanne

Il me semble que ceux qui soulève le problème des outils d'évaluation des impacts environnementaux au sein de l'agriculture, ne connaissent pas les fondamentaux de "l'agriculture paysanne" développés par la Confédération Paysanne et mis en pratique par ses militants paysans.

Jacques Le Croquant | 05 février 2009 à 09h17 Signaler un contenu inapproprié
Incompréhensible

c'est une blague ou quoi ? dire que les impacts environnementaux par l'intermédiaire des cycle de vie de l'agriculture conventionnelle sont les mêmes que ceux de l'agriculture biologique est totalement faux et surtout prématuré. D'une part parce que les ACV sont des données internationales qui ne sont même pas appliqués aux itinéraires agricoles (c'est le cas pour PLANETE qui "estime" l'énergie utilisée pour la fabrication d'un intrant, et quand on prend le tourteau de soja, énergie indirecte, avec les impacts dévastateurs en amérique, le transport par bateau sur des milliers de kms, etc. on se dit qu'il y a vraiment des lobbies très puissants pour nous faire gober cela) qui vont du champ au supermarché en passant par nombre de transformations et de conditionnements et qui présentent donc une diversité qu'il serait bon de prendre en compte (agriculture paysanne en circuit court comparée à agriculture industrielle par circuit long). D'autre part par le fonctionnement des fermes : les conventionnelles externalisent au maximum (dépendantes du marché ; les lobbies aiment beaucoup) et les biologiques "s'autonomisent" (valorisation des co produits et des déchets ; les lobbies n'aiment pas)...Sans mettre sur la table la valeur alimentaire et sanitaire des produits : quels vont être les effets des pesticides sur l'environnement,le génome et la santé (ACV d'un médicament ? coût de la résorption des nitrates et moyens mis en place); la qualité des produits sains ne vaut-elle pas une économie de notre système de santé et de sécu sociale...enfin, j'enrage en lisant cela. On cherche à identifier le vivant par des ficelles que seuls les plus puissants contrôlent (un ACV est mis au point de façon internationale : quid du service public et objectif dans les pays défavorisés ou même aux états-unis) mais l'homme n'est pas le créateur, on ne maîtrise rien mais on veut nous faire croire que si si, on va nous imposer le sens de la vie comme la religion l'a fait pendant des siècles en stigmatisant et symbolisant, et pour quels effets?!!J'enrage j'enrage.
Alterzix

Alterzix | 05 février 2009 à 11h54 Signaler un contenu inapproprié
ne baisse pas les bras Alterzix !!!!..

Tout à fait d'accord avec les réactions à cet article! Pondre des trucs pareils, sans doute payés avec nos sous, est un manque de respect pour la planète et ses habitants ! ne baisse pas les bras Alterzix !!!!

unecontribuablelessivée | 05 février 2009 à 14h09 Signaler un contenu inapproprié
100% OK avec l'article!!!

C'est reparti pour une guerre de tranchées, mais il faut aussi acpeter que l"agriculture bio" ou "de proximité" possède aussi ses faiblesse, tout n'est pas blanc ou noir. L'"agriculture conventionnelle" est bien mieux maitrisée, et plus optimisée (est-ce un bien ou un mal, chacun son avis). Exemple: un camion de blé qui traverse la moitié de la France ne produira, au kilo de blé, pas plus de CO2, que le kilo de blé qui fait 50 km derrière un tracteur vieillot dans une remorque avec les pneus dégonflés...
Je suis loin de dénigrer l'intérêt de l'agriculture de proximité, mais il y a à mon avis une marge de progrès importante étant donné le manque d'optimisation des moyens, ce qui par ailleurs, je n'en doute pas, permet d'obtenir des produits "plus sains".

willy | 05 février 2009 à 15h43 Signaler un contenu inapproprié

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