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Agriculture bio : des mesures insuffisantes pour sortir de l'impasse ?

Le ministre de l'Agriculture a annoncé l'augmentation du fonds d'urgence pour le bio et présenté les grands axes du plan Ambition bio. Des mesures jugées insuffisantes par la filière, en regard des objectifs de développement fixés.

Agriculture bio : des mesures insuffisantes pour sortir de l'impasse ?

Comment relancer la filière bio, dont la dynamique est freinée depuis trois ans ? Le ministre Marc Fesneau a présenté, lors du Salon de l'agriculture le 28 février, les grands axes du futur plan Ambition bio 2027. « Son ambition est de stimuler la demande en produits biologiques, de favoriser le développement de filières biologiques organisées, de l'amont à l'aval, ainsi que d'accompagner les opérateurs à répondre aux enjeux de demain », explique le communiqué de presse. Il sera doté d'outils de pilotage et de suivi, ajoute le document. Par ailleurs, le ministre a confirmé une aide d'urgence de 90 millions d'euros, notifiée à la Commission européenne.

Si elle salue l'augmentation du fonds d'urgence pour la bio, la Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab) regrette cependant « un financement en dessous des besoins » et un manque « d'objectifs précis et ambitieux » dans le plan présenté. « Cela fait deux ans que nous attendons un nouveau plan d'action pour le bio. Vu la situation dans laquelle se trouve le secteur, nous nous attendions à une réelle vision stratégique et une politique de soutien en conséquence. Force est de constater que sur ce point, le compte n'y est pas », déclare Philippe Camburet, son président. L'urgence est double, selon la Fnab : soutenir les exploitations bios en difficulté pour éviter de perdre des fermes et relancer le marché, pour réenclencher la dynamique des conversions.

“ Vu la situation dans laquelle se trouve le secteur, nous nous attendions à une réelle vision stratégique et une politique de soutien en conséquence ” Philippe Camburet, Fnab
Depuis 2021, la dynamique de la bio est en effet à l'arrêt. Alors que l'agriculture biologique connaissait une croissance à deux chiffres depuis 2015, le nombre de conversions ralentit depuis trois ans. Et les fermes déjà en bio sont en difficulté, face à un marché alimentaire en déclin. À ce rythme, difficile d'atteindre les 18 % de surface agricole utile (SAU) en bio en 2027, alors que ce mode de production représentait 10,7 % de la SAU en 2022.

Des mesures encore floues

Le plan Ambition bio vise notamment à stimuler la demande en produits bios. S'il cible le grand public et la restauration collective, il identifie également la restauration commerciale comme levier de croissance, alors qu'aujourd'hui la bio ne représente que 2 % des achats de ce secteur. Outre des campagnes de communication en direction de ces différents publics, des mesures visant à stimuler les approvisionnements en denrées biologiques en restauration collective et commerciale sont annoncées, mais elles restent à détailler.

Tout comme les mesures visant à promouvoir les ventes de produits bios dans la grande distribution, régulièrement pointée du doigt par la filière pour déréférencer ces produits (- 10 % en un an). Le plan ambitionne de « mettre davantage en valeur les produits durables et de qualité, dont les produits biologiques, dans la distribution », mais les mesures pour y parvenir ne sont pas précisées.

Le deuxième axe du plan vise à consolider les filières. Une étude « flash » sur la situation économique des filières et les perspectives à deux ans sera lancée. Des actions seront également menées pour améliorer la connaissance des différentes filières amont et aval, notamment dans les territoires. La mise en œuvre de mesures de contractualisation sera encouragée.

Côté production, des mesures seront prises pour favoriser l'accès au foncier et mieux répartir l'offre de formation. Enfin, des mesures sont prévues pour améliorer la gouvernance, l'accès et la diffusion de la recherche, amplifier les travaux sur l'adaptation au changement climatique et réduire les risques de contamination sur les exploitations biologiques. Une mission d'inspection sera notamment lancée pour étudier les pistes d'indemnisation.

Réactions3 réactions à cet article

bonjour,
il y a t'il une nécessité pour que tout les produits bios soient plus chers que les produits plus classiques?
perso je fait toujours un petit tour pour voir.
sinon on a la chance d'avoir des sociétés du dernier jour, et du bio on en mange plein et c'est très bon, me bio on laisse aux gens qui ont des retraites stratosphériques.
et puis si j'ai envie de bio j'ai qu'à cultiver mon jardin.

pemmore | 01 mars 2024 à 12h01 Signaler un contenu inapproprié

@pemmore : si les produits bio sont plus chers, c'est parce que la grande distribution marge davantage dessus. 40 à 60% de marges sur des fruits et légumes bios, quand d'autres produits néfastes pour la santé sont vendus à prix coutant. Pour éviter cela, plusieurs alternatives sont possibles : AMAP, marchés, magasins participatifs, coopératives de producteurs... Vous payerez vos produits moins chers et les producteurices seront mieux rémunérés. Tout le monde n'a malheureusement pas la chance d'avoir un jardin, 80% des personnes vivent en ville

rectifions les faits | 22 mars 2024 à 12h42 Signaler un contenu inapproprié

bonjour,
juste dire que toutes les villes moyennes ont des jardins coopératifs dits jardins ouvriers et souvent un carré se libère.
Au Mans j'en connais 4, ça compense le manque de jardins associés aux multiples HLM de nos villes. Ça a existé en île de France mais j'ignore si ça existe encore.

pemmore | 26 mars 2024 à 10h09 Signaler un contenu inapproprié

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