Le Réseau Action Climat (RAC) publie, ce mardi 4 avril, son deuxième Baromètre sur la consommation de viande des Français, réalisé par l'institut de sondage Harris Interactive. Il confirme l'évolution des habitudes alimentaires et la volonté croissante de diminuer la consommation de viande.
En effet, 57 % des personnes interrogées considérent avoir diminué leur consommation de viande ces trois dernières années, quand elles étaient 48 % en 2021. La première raison invoquée est économique, pour 58 % d'entre elles, au lieu de 33 % en 2021. L'impact environnemental et le bien-être animal « restent hauts dans les argumentaires ». La consommation hebdomadaire (62 %) prend également le pas sur la consommation quotidienne (27 %). En remplacement des produits carnés, les légumes secs et les légumineuses sont privilégiés par 80 % des Français.
Le sondage s'intéresse également à la perception des pratiques des acteurs de la distribution. Ainsi, 88 % des Français souhaitent que les enseignes baissent leur marge sur les produits biologiques. Ils sont également 82 % en faveur de la fin de la commercialisation des viandes issues d'élevages intensifs, au profit de plus de viande biologique sur les étals (83 %).
L'État est aussi un acteur attendu au tournant : pour 56 % des Français, il n'en fait pas assez pour les encourager à diminuer leur consommation de viande, ni pour 62 % d'entre eux pour les « amener à consommer une viande de meilleure qualité ». Les mesures suivantes sont également plébiscitées par les Français : encadrement des marges de la grande distribution sur les produits « bio » (88 %), limitation des exploitations intensives (85 %), interdiction de la publicité pour les produits les plus nocifs pour l'environnement comme la viande issue des élevages intensifs (83 %), ou encore soutien aux agriculteurs bios (87 %). Enfin, ils sont 81 % à se montrer favorables à l'obligation de proposer des menus végétariens dans les cantines.
Le baromètre du RAC pointe donc des carences et des attentes fortes de la part de la population, alors que doit bientôt être examinée à l'Assemblée nationale la proposition de loi Mieux Manger.