La flotte de véhicules roulant au gaz naturel (GNV) ne cesse de grandir : + 165 % par an dans le transport de marchandises, + 65 % dans le transport collectif et + 20 % pour les véhicules lourds. Pour cette offre, 17,5 % du gaz fourni contient du biométhane, autrement dit, du bioGNV. « L'empreinte carbone des véhicules fonctionnant au bioGNV est quasiment identique à celle des véhicules électriques, notamment lorsqu'ils sont faiblement carbonés comme en France », nous indique Gilles Durand, secrétaire général de l'Association française du GNV (AFGNV), rencontré à l'occasion du salon Expobiogaz 2021, qui s'est déroulé à Metz, les 1er et 2 septembre derniers.
Si la filière du GNV se porte bien, elle doit encore s'assurer d'obtenir assez de biométhane pour suivre le rythme. « Pour nous, l'enjeu principal est d'avoir la confirmation de disposer de suffisamment de biométhane d'ici à 2050 pour décarboner complètement notre filière, [car] pour convertir un tiers de la flotte de poids lourds en France au GNV, il nous faudrait 50 TWh de biométhane », précise Gilles Durand. Or, à l'heure actuelle, la production de biométhane injecté dans les réseaux atteint seulement 1,8 TWh (au deuxième trimestre 2021). Un projet de décret, en consultation jusqu'au 7 juin dernier, entend créer un dispositif facilitant l'utilisation de biométhane, non injecté dans le réseau, en bioGNV.
Néanmoins, le représentant de l'AFGNV persiste et signe : si le GNV et le bioGNV ne concurrencent ni hydrogène ni l'électricité, ne pas les inclure dans le mix énergétique serait « une erreur ». À terme, « on ne parlera plus de bioGNV, mais seulement de GNV de nature biologique », a même avancé Gilles Durand.