Tandis que l'impact environnemental des agrocarburants de première génération se confirme et que les recherches sur les générations suivantes se poursuivent, il existe déjà un biocarburant doté d'un impact mesuré sur l'environnement : le biogaz issu de la méthanisation des déchets fermentescibles.
Du biodéchet au GNVert
Réaction chimique bien connue de dégradation de la matière organique, la fermentation anaérobie (en l'absence d'oxygène) a trouvé son application industrielle avec la méthanisation des déchets organiques. Après collecte des biodéchets des ménages et des collectivités, triage, préparation, digestion puis maturation, les matières fermentescibles produisent du compost et du biogaz (1) (également appelé biométhane).
À l'instar du méthane naturel, le biométhane peut-être valorisé en cogénération (production couplée de chaleur et d'électricité via une turbine à gaz) ou utilisé sur place ou à proximité afin, par exemple, d'alimenter des flottes de véhicules au GNV. Mais plus seulement !
Depuis la fin de l'année 2011, l'injection de biogaz est rendue possible dans le réseau GrDF. À l'instar des kWh électriques éoliens ou photovoltaïques, le mètre cube de biogaz bénéficie de tarifs d'achat modulés selon le type de déchets et le volume de production. Grâce au réseau existant de GrDF et aux certificats de garantie d'origine, il est donc possible de remplir le réservoir d'un véhicule GNV partout en France.
1 litre équivalent diesel par habitant et par an
Le site Methavalor du syndicat mixte de transport et de traitement des déchets ménagers de Moselle-est (Sydeme) qui couvre 291 communes pour environ 385.000 habitants, est opérationnel depuis l'année 2011. Avec une capacité de traitement de 42.000 tonnes / an issues d'une collecte multiflux, dont 32.000 de biodéchets ménagers, 5.000 de biodéchets des restaurants et marchés et 5.000 des déchets verts, ce sont plus de 5 millions de Nm3 de biogaz qui sont produits annuellement. Ce biocarburant issu des déchets fermentescibles y est pour partie valorisé par cogénération, produisant annuellement 12.400 MWh thermiques et 10.900 MWh électriques par an. Grâce à une unité d'épuration d'une capacité de 100 Nm3/h, le centre injecte aussi 400.000 Nm3 de biogaz dans le réseau chaque année, soit l'équivalent de 400.000 litres de gasoil !