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Actu-Environnement

Quand la finance vient au secours de la biodiversité

En créant une nouvelle filiale, la Caisse des dépôts vient de lancer le premier opérateur financier de la biodiversité. Sa vocation : accompagner les acteurs dans leurs projets de développement de la biodiversité en France ou en Europe.

Biodiversité  |    |  C. Seghier
Depuis 1976, la Loi sur la protection de la nature impose aux maîtres d'ouvrage d'abord d'éviter les impacts de leurs projets, puis de réduire les impacts non évités, et enfin de compenser les impacts résiduels, en conduisant des actions positives pour la biodiversité générant des additionnalités écologiques au moins égales à la perte non évitée, ou insuffisamment réduite. Mais cette compensation reste en France peu mise en œuvre. Selon les maîtres d'ouvrage, entreprises ou collectivités cette situation serait liée au manque de solution concrète en la matière.

Dans ce contexte, la Caisse des déports entend contribuer à pallier à cette lacune puisqu'Augustin de Romanet, le directeur général de l'institution financière publique, a annoncé le 19 février dernier, la création d'une nouvelle filiale dédiée non pas à la finance mais à la biodiversité. Celle-ci baptisée CDC Biodiversité sera dotée d'un capital de 15 millions d'euros. Nous proposons aujourd'hui une offre innovante pour la nature, qui s'inscrit dans les priorités de notre plan stratégique Elan 2020. Innover pour la biodiversité, c'est changer l'échelle des réponses et des moyens mobilisés, explique Augustin de Romanet. La nouvelle entreprise aura vocation à conduire des actions de restauration, de gestion, de valorisation et de compensation (volontaire ou non) de la biodiversité. En matière de compensation, notre ambition est de structurer une offre aujourd'hui atomisée entre de nombreux opérateurs (conservatoires botaniques, associations…), souligne Augustin de Romaret.

Concrètement, la nouvelle structure gérée par la Société Forestière de la Caisse des Dépôts interviendra en premier lieu auprès des maîtres d'ouvrage d'infrastructures (immobilier, transport...), pour réaliser et assurer la gestion à long terme de leurs obligations écologiques : éviter les impacts sur la biodiversité ou les réduire, compenser ceux qui ne peuvent être évités. L'objectif étant de garantir qu'il n'y ait pas de perte nette de biodiversité lors de nouvelles constructions. Pour cela, elle devra mobiliser les financements nécessaires et s'assurera de la bonne fin écologique des opérations. Elle jouera ainsi un rôle de tiers de confiance entre les maîtres d'ouvrage et les pouvoirs publics qui fixent les règles écologiques et en contrôlent l'application, assure la Caisse des Dépôts. Pour la réalisation des programmes d'aménagement et de gestion des milieux naturels, la nouvelle société fera intervenir des acteurs de terrain et les spécialistes dont elle devra soutenir les actions par des partenariats de long terme. La prise en charge intégrale de leurs impacts par ceux qui portent atteinte à la nature et le refus de toute nouvelle perte nette de biodiversité peuvent être des leviers pour aménager les infrastructures écologiques du pays et permettre un développement économique réellement respectueux de la nature, estime Laurent Piermont, le président de CDC biodiversité.

Au même titre que le changement climatique, l'enjeu est de taille même s'il n'est pas encore pris en compte au même niveau. La Biodiversité est en effet quotidiennement source d'alimentation ; elle apporte du bois, de l'eau, des ressources pour la pharmacopée, des fibres utiles aux vêtements, etc. Elle est ainsi essentielle à la vie, comme à l'économie, en assurant des ''services'' indispensables comme la pollinisation, la filtration des eaux et de l'air, la fertilité des sols, le stockage de carbone, la régulation du climat et de l'eau…

Rappelons d'ailleurs que le 26 octobre dernier, Nicolas Sarkozy avait déclaré à l'issue du Grenelle de l'environnement que toutes les décisions publiques devraient être arbitrées en intégrant leur coût pour la biodiversité. Gérer la nature n'est pas un luxe de pays riche. Il est temps que les documents d'urbanisme et de planification respectent le principe du maintien de la biodiversité, y compris en permettant des mesures de compensation, avait-t-il également précisé.

Réactions1 réaction à cet article

Attention aux dérives mentales

Si le principe semble bon, attention aux dérives. Que cela ne soit pas un argument pour continuer à bétonner le territoire national. L'équivalent d'un département a été bétonné et goudronné en dix ans en France.
C'est la même dérive potentielle que dans la compensation carbone. Un argument pour continuer à consommer. Parce que la première démarche consiste à faire de réelles économies. Il s'agit de réduire notre empreinte écologique, trois fois trop importante en France :énergies, eau, bois, papier,...et aussi terres agricoles pour l'alimentation, les agrocarburants et l'alimentation.
Mais, à titre d'exemple, les agrocarburants ne seront pérennes que si nous diminuons notre consommation d'hydrocarbures d'un facteur 10 environ.

René-Pierre | 21 février 2008 à 15h28 Signaler un contenu inapproprié

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