La corrélation entre pollution de l'air et mortalité due au Covid-19 avait déjà été documentée. Une nouvelle étude scientifique CNRS-Inserm, publiée le 29 juillet dans la revue Atmosphere, confirme une corrélation entre pics de mortalité due à la pandémie et niveaux de pollution aux particules fines (PM2,5).
Dans le cadre de cette étude, les données de seize sites européens, représentant 81 millions de personnes, avec des niveaux de PM2,5 variables ont été analysées sur la période 2020-2022 à l'aide de méthodes statistiques. Une analyse qui a montré une relation temporelle entre pics d'exposition aux particules PM2,5 et mortalité due au Covid. Malgré des tendances variables selon les lieux, les auteurs estiment l'augmentation moyenne de mortalité de 20 à 40 % par µg/m3 d'augmentation des PM2,5. L'étude suggère qu'une succession de pics de pollution aux particules serait plus dangereuse qu'une exposition permanente à des niveaux de pollution modérés.
« Le cocktail virus et PM2.5 est redoutable, du nourrisson aux personnes âgées. Le stress oxydatif induit par les particules fines provoque en effet l'inflammation des alvéoles, susceptibles alors de faciliter la pénétration du virus à travers la membrane alvéolo-capillaire, et provoquer ainsi une atteinte systémique aux conséquences cliniques parfois dramatiques... », explique Éric Poincelet, coauteur de l'étude et président de Pollutrack, une expérimentation permettant de compter les PM2,5 en temps réel dans les rues de Paris grâce à une technologie laser.
Les auteurs estiment maintenant intéressant d'étudier si cette corrélation est spécifique au coronavirus ou si elle peut être constatée pour d'autres maladies respiratoires, comme la grippe. Ils préconisent également de prendre en compte d'autres données sur les concentrations massiques de PM2,5, notamment la concentration en nombre et la distribution granulométrique des particules inférieures à 1 µg.