Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Dauphins : la pêche de fond pourrait être responsable des captures accidentelles

Plus d'un an après leur lancement, les investigations de l'Ifremer dévoilent des comportements de chasse encore inconnus chez les dauphins, de nature à expliquer leurs captures accidentelles par les filets de pêche au chalut dans le golfe de Gascogne.

Biodiversité  |    |  F. Gouty
Dauphins : la pêche de fond pourrait être responsable des captures accidentelles
Actu-Environnement le Mensuel N°441
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°441
[ Acheter ce numéro - S'abonner à la revue - Mon espace abonné ]

Et si une propension jusqu'ici insoupçonnée des dauphins à chasser en profondeur, malgré leurs ballets acrobatiques en surface, était indirectement la cause de leurs captures accidentelles (et souvent meurtrières) par les pêcheurs ? Telle est la première piste avancée par l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), le Centre national de recherche scientifique (CNRS), l'université de la Rochelle, l'université de Bretagne occidentale et le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM).

Ces cinq acteurs se sont lancés, pour trois ans depuis avril 2022, à la recherche de réponses sur les causes comportementales de mortalité accidentelle des petits cétacés dans le golfe de Gascogne. Ils ont présenté les premières conclusions de ce projet de recherche, intitulé Delmoges (pour « Delphinus Mouvements Gestion »), ce jeudi 26 octobre. Les scientifiques se sont attelés à une première campagne d'observation hivernale du 5 janvier au 26 mars derniers – l'une des périodes de l'année recensant le plus d'échouages de dauphins sur le littoral.

La pêche au chalut en faute ?

“ Les dauphins se retrouvent en interaction avec des filets de pêche posés près du fond, qui ciblent les poissons de fond ” Ifremer
D'abord, en survolant la zone à de multiples reprises, ils ont recensé « plus de 3 000 mammifères marins de huit espèces différentes, dont 2 500 petits delphinidés, en grande partie des dauphins communs (Delphinus delphis) » et comptabilisé « 25 carcasses de delphinidés (à) la surface ». Ensuite, ils ont employé un drone autonome marin (appelé Drix) équipé d'une batterie de capteurs (hydrophones, échosondeurs, thermomètres et capteurs de salinité) pour cartographier l'activité sous-marine sur un tronçon de 1 600 kilomètres entre l'île de Noirmoutier (Vendée) et le port de Royan (Charente-Maritime). Résultat ? Les dauphins et leurs proies se concentrent très près des côtes. L'appareil a surtout détecté plusieurs grands bancs de petits poissons pélagiques près du fond, ultérieurement identifiés comme étant des sprats (Sprattus sprattus), espèce de la famille des anchois, et des sardines (Sardina pilchardus) par des prélèvements de pêche par chalutage.

« La présence de grands bancs de petits poissons pélagiques organisés en couches localisées très près du fond a surpris les scientifiques qui n'avaient encore jamais observé ce comportement, affirme l'Ifremer. Ces nouvelles observations suggèrent que les dauphins communs évoluant en hiver dans le golfe de Gascogne pourraient être amenés à plonger très près du fond pour se nourrir. (Cela) pourrait expliquer comment des dauphins se retrouvent en interaction avec des filets de pêche posés près du fond, qui ciblent les poissons de fond comme la sole, (augmentant) ainsi le risque (de) captures accidentelles. »

L'hypothèse devra encore être étayée par les observations de la prochaine campagne hivernale. Celle-ci se fera cependant en partie durant une première fermeture annuelle de la pêche dans la région (en dehors de l'estuaire de la Gironde). Un nouvel arrêté prévoit de la suspendre, pour les navires de plus de huit mètres, entre le 22 janvier et le 20 février pour réduire le nombre de dauphins tués accidentellement.

Réactions1 réaction à cet article

Il y a dans le Golfe de Gascogne et tout le long du littoral de Bordeaux à la frontière les captures de dauphins, mais aussi celles, accidentelles ou non, de poissons classés comme en danger de disparition par l'UICN :saumons, lamproies, aloses, qui n'arrivent plus jusqu'à leurs frayères. Contre ce "braconnage légal", il n'existe qu'une solution : en interdire la vente sous quelque forme que ce soit, car interdire la capture n'est pas efficace depuis que les effectifs des diverses garderies ont été divisés par quatre. C''st bien connu : il y a trop de fonctionnaires; sauf à peu près partout!

petite bête | 30 octobre 2023 à 12h09 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question au journaliste Félix Gouty

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires

Partager

Leko, système d'écoute et de suivi de la biodiversité Birdz