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La France pousse le secteur de la construction à s'aligner sur l'Accord de Paris

En organisant un Forum international consacré à la décarbonation du bâtiment, les 7 et 8 mars, la France poursuit son action pour orienter le secteur vers une baisse de ses émissions de carbone, qui représentent 37 % des émissions mondiales.

Bâtiment  |    |  F. Roussel
La France pousse le secteur de la construction à s'aligner sur l'Accord de Paris

« Il n'y a pas de voie crédible pour lutter contre le changement climatique sans un changement majeur dans le secteur du bâtiment et de la construction », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), le 7 mars dernier lors de la publication du Rapport sur l'état mondial des bâtiments et de la construction (1) . Un rapport publié à l'ouverture du Forum mondial bâtiments et climat coorganisé avec la France à Paris, et qui rappelle le sérieux de la situation.

En 2022, le secteur représentait 37 % des émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie et aux processus opérationnels, soit un peu moins de 10 gigatonnes. Or, selon le premier rapport sur le bilan mondial présenté à la COP 28 de Dubaï en novembre 2023, pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris, le secteur devra diminuer son intensité énergétique de 37 % d'ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2015. En 2022, celle-ci a diminué de 3,5 % seulement, alors qu'il faudrait un rythme de réduction compris en 5 et 10 % par an. Par ailleurs, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie des bâtiments n'était que de 6 % en 2020, encore loin des 18 % à atteindre en 2030.

Renforcer la réglementation là où ça construit

Selon le Pnue, 80 % de la croissance de la surface au sol prévue d'ici à 2030 est attendue dans les pays à faibles revenus qui ne disposent pas de code de la construction strict. Or, là où ces codes de l'énergie dans les bâtiments existent, les améliorations sont sensibles. « La diminution de l'intensité énergétique par mètre carré observée l'année dernière s'explique en grande partie par la présence de 81 pays dotés de codes », analyse le Pnue.

C'est donc l'un des axes prioritaires de la l'Alliance mondiale pour les bâtiments et la construction (GlobalABC) qui, depuis sa création en 2015 à la COP 21, travaille à la généralisation des meilleures pratiques et technologies. « Aujourd'hui, plus de 15 feuilles de route nationales et régionales pour les bâtiments et la construction ont été facilitées par la GlobalABC, et 34 pays ont adopté des stratégies de décarbonisation du secteur du bâtiment », se satisfait le Pnue. Mais il faut encore aller plus loin.

De nouveaux engagements étatiques…

Pour accroître la dynamique, la COP 28 à Dubaï, en novembre 2023, avait été l'occasion de lancer la coalition « Buildings Breakthrough » menée conjointement par la France et le Maroc et visant le « zéro émission » pour le secteur du bâtiment d'ici à 2030. Ce mouvement regroupe 27 pays totalisant plus du tiers de la population mondiale et 19 institutions partenaires. Avec ce Forum mondial parisien, l'idée était donc de rallier de nouveaux pays à cet enjeu. Résultat : sur les 80 pays représentés à Paris, 70 se sont finalement engagés dans une déclaration commune, la Déclaration de Chaillot.

Les ministres signataires s'engagent ainsi à élaborer et mettre en œuvre des feuilles de route, des cadres réglementaires et des codes de la construction et de l'énergie contraignants ; à mettre en place un cadre financier adapté avec des incitations financières, fiscales et des outils réglementaires ; à promouvoir l'adoption de labels, de standards et de certifications ; ou encore, à promouvoir la production, le développement et l'utilisation de matériaux de construction faibles en carbone.

Un Conseil intergouvernemental pour les bâtiments et le climat sera mis en place par la GlobalABC pour faciliter et suivre la mise en œuvre des objectifs et moyens de la Déclaration.

… à traduire en actions désormais

Qualifié d' « avancée majeure et inédite » dans la mise en œuvre opérationnelle de l'Accord de Paris par la France, cette déclaration commune est la première traduction concrète de l'événement. Le Pnue appelle désormais à l'action par la voix de Ligia Noronha, sa sous-secrétaire générale et cheffe du bureau de New York : « La Déclaration de Chaillot favorisera la coopération et la mise en œuvre d'actions climatiques locales, nationales et internationales dans le secteur du bâtiment et de la construction en soutien aux objectifs de l'Accord de Paris. La prochaine série des contributions déterminées au niveau national (CDN) à soumettre début 2025 est une excellente occasion de passer de l'ambition à l'action. »

Du côté de la France, on appelle les signataires à rejoindre le « Buildings Breakthrough », qui est « désormais doté d'une feuille de route, avec des groupes de travail thématiques qui seront lancés dans les prochaines semaines », précise le ministre le Transition écologique, Christophe Béchu.

L'action politique va aussi se poursuivre lors d'événements à venir. Le ministère brésilien des Villes, Jader Barbalho Filho, a d'ailleurs annoncé que le G20 sous présidence brésilienne, qui se tiendra en juillet prochain, traitera de l'enjeu du bâtiment et du climat dans une filière spécifique.

1. Télécharger le rapport
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-43643-rapport-annuel-construction-batiment-climat-pnue-2023.pdf

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