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Actu-Environnement

Cours d'eau : la destruction de barrages permet de retrouver un équilibre écologique

En Normandie, deux barrages hydroélectriques ont été démantelés. Ainsi, le fleuve Sélune a repris son cours et les écosystèmes d'origine se reconstituent assez rapidement. Un programme scientifique permet d'analyser ces évolutions. Reportage vidéo.

Actu-Environnement le Mensuel N°443
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°443
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Quels sont les impacts écologiques de la destruction de deux barrages hydroélectriques construits au début du XXe siècle ? C'est à cette question que veut répondre un programme scientifique sur le fleuve Sélune en cours depuis 2012 et qui se prolongera jusqu'en 2027.

La Sélune est l'un des quatre fleuves côtiers de la baie du Mont Saint-Michel. Il s'écoule sur une distance de 91 km. Entre 2019 et 2023, le barrage de la Roche-Qui-Boit de 16 mètres de haut et celui de Vezins de 36 mètres de hauts, furent détruits sur décision de l'État qui estimait qu'ils ne produisaient plus suffisamment d'électricité. C'était aussi l'occasion de restaurer la continuité écologique du fleuve et dans le même temps d'analyser en détails tout le processus de restauration. Les premiers résultats sont déjà visibles, les scientifiques eux-mêmes, sont étonnés de la rapidité de transformation des écosystèmes. Voir le reportage vidéo.

Des résultats « spectaculaires »

Après seulement quelques mois de suivis scientifiques, notamment en réalisant des inventaires de la faune, il a été observé le retour des grands poissons migrateurs : le saumon atlantique, l'anguille européenne, la lamproie marine.

L'amélioration de l'état écologique du fleuve a pu être analysée en constatant la présence d'invertébrés aquatiques sensibles aux polluants et à la quantité d'oxygène.

La recolonisation des berges est décrite par une végétation riche et variée, marquée par l'arrivée de plantes pérennes et arbres, qui offriront à leur tour des habitats pour d'autres espèces, les oiseaux, amphibiens…

Les sédiments retrouvent aussi un transit vers l'aval, une continuité sédimentaire qui permet la régénération des habitats fluviaux et contribue à la fourniture de nutriments jusqu'à l'estuaire.

Enfin, les barrages entrainaient un réchauffement de l'eau dans les lacs de retenue, de +2 degrés par rapport à l'écoulement naturel du fleuve retrouvé aujourd'hui. Ce qui avait un impact sur certaines espèces sensibles aux températures, encore plus, dans un contexte de réchauffement climatique.

Risque d'inondation en aval.

Ce projet a fait l'objet de nombreux débats et notamment avec les communes de Poilley et Ducey, situées en aval du barrage La-Roche-Qui-Boit. Elles demandaient un moratoire à l'État pour obtenir des études scientifiques plus approfondies. Ces communes qui souffraient déjà d'inondations récurrentes lorsque le fleuve sortait de son lit, craignaient que cela ne s'aggrave sans le barrage. D'autres riverains, des agriculteurs autour du barrage de Vezin, ont constaté des crues plus importantes sur leur terrain depuis la destruction de l'ouvrage hydroélectrique.

Le programme scientifique mené jusqu'en 2027 doit répondre à de nombreuses questions qui permettrons d'établir une étude solide et servir, à l'avenir, les autres projets éventuels de destructions de barrages.

Réactions1 réaction à cet article

il fut une époque (1950) où le massif central (cartes scolaires Taride) y était nommé "le château d'eau de la France". Dès les années 1930, les constructions hydroélectriques (sept barrages sur la seule Dordogne) ont abouti à des rivières mises à mort (Vézère, Maronne, Truyère, Cère, Allier, Ardèche, Lignon, Loire, Ance, Dore etc...). Un massacre assumé et définitif ?

babucologne | 30 novembre 2023 à 08h53 Signaler un contenu inapproprié

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