96,3% des eaux de baignade européenne présentent une qualité suffisante et 85,5% une excellente qualité en 2016, selon le dernier rapport de l'Agence européenne de l'environnement sur la qualité des eaux de baignade. Une légère progression est à noter par rapport à la saison précédente (respectivement de 96% et 84%). Toutefois, les Etats membres ne sont toujours pas parvenus à atteindre l'objectif fixé par la Directive européenne : une qualité suffisante pour toutes les eaux de baignade à la fin de la saison balnéaire 2015 au plus tard.
Fréquence de prélèvements insuffisante pour 506 sites
Des efforts restent manifestement à faire sur le recueil des données. La fréquence des prélèvements n'était pas suffisante pour 506 lieux de baignade des Etats membres pour 21.667 sites contrôlés. Ce chiffre était de 324 l'année dernière.
Le plus grand nombre se situe en Italie (263 sites de baignade), en Croatie (67 sites) et en Suède (47 sites). En France, le nombre de sites dont la fréquence d'échantillonnage n'est pas satisfaisante est de 15 pour 3.359 lieux recensés.
Par rapport à l'année dernière, sur la totalité des sites suivis, 70 sites ont été fermés, 352 nouveaux ont été ouverts et 40 ont été indiqués à l'UE comme affectés par des changements pouvant influencer la qualité des eaux. De son coté, la France a fermé 24 sites, rendus accessibles 43 nouveaux et signalé comme perturbés deux lieux. Elle se situe parmi les pays qui présentent le plus de modifications.
Des eaux de baignade côtières de meilleure qualité
D'une manière générale, le suivi indique que la qualité des eaux de baignade côtières est plus élevée que celle des eaux de baignade intérieures. Au niveau européen, 86,7% des zones de baignade côtières affichent une eau d'excellente qualité, 8,1% de bonne qualité, 2,3% de qualité suffisante et 1,4% de qualité insuffisante. Pour les eaux intérieures, 81.4 % des sites présentent une eau d'excellente qualité, 9,2% de bonne qualité, 2,7% de qualité suffisante et 1,6% de qualité insuffisante. "La capacité de renouvellement des eaux côtières est supérieure à celle des eaux intérieures, explique le rapport. En outre, un grand nombre d'eaux de baignade d'Europe centrale se situent dans des lacs ou des plans d'eau de taille relativement réduite ou dans des cours d'eau à faible débit qui surtout l'été sont davantage exposés aux pollutions à court terme dues aux fortes pluies estivales que les sites de baignade des zones côtières".
La France n'échappe pas à ce constat. 79,1% de ses sites côtiers sont d'excellente qualité contre 73,2% pour ses eaux intérieures, 14,9% des eaux de baignade côtières sont de bonne qualité (contre 13,5%), 3,8% sont de qualité suffisante (contre 4,6%) et 1,7% de qualité insuffisante (contre 3,6%).
Un bilan global légèrement en hausse
Par rapport à l'année dernière, 94 sites de baignade sont passés d'un niveau de qualité insuffisante à suffisante ou mieux. Parmi les pays présentant le plus grand nombre de sites en progression figurent la France (24 sites), l'Albanie (16 sites) et le Royaume-Uni (13 sites). Dans le même temps toutefois, 72 sites ont vu leur qualité chuter de suffisante à insuffisante (22 sites en Italie, 12 en Espagne, 12 en France, 8 aux Pays-Bas et 5 au Danemark).
"Une interdiction permanente de baignade ou une recommandation déconseillant de façon permanente la baignade s'impose dans les sites dont la qualité a été jugée insuffisante, pendant cinq années consécutives", rappelle le document. En 2016, 43 sites de baignade étaient dans ce cas : 25 en Italie, huit en France, sept en Espagne, deux au Danemark et un aux Pays-Bas.