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Une étude évalue à près de 40 millions de tonnes de CO2 les émissions évitées grâce à la gestion des déchets

Le recyclage et l'incinération permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre, explique une étude présentée par la Fnade. Le syndicat professionnel des gestionnaires de déchets aimerait que cela soit mieux pris en compte.

Déchets  |    |  P. Collet
Actu-Environnement le Mensuel N°412
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°412
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Ce mardi 2 mars, la Fédération nationale des activités de la dépollution et de l'environnement (Fnade) a présenté les résultats d'une étude qui met en avant la contribution du secteur déchets à la décarbonation de l'industrie et des territoires. L'étude, réalisée par le cabinet Deloitte, évalue à 39,5 millions de tonnes de CO2 (MtCO2) les émissions évitées associées au traitement des déchets ménagers et assimilés (DMA) et des déchets des activités économiques (DAE). Ce chiffre est à mettre en parallèle avec les émissions associées à ces traitements qui sont de l'ordre de 30,9 MtCO2.

« Ces résultats ne sont pas forcément à comparer avec ceux d'autres études, mais ils donnent des tendances à prendre en compte pour évaluer la contribution du secteur à la décarbonation des territoires », estime Muriel Olivier, déléguée générale de la Fnade. Actuellement, les inventaires d'émissions prennent en compte les rejets des acteurs du secteur, mais laissent de côté les émissions évitées. La Fnade plaide pour une approche plus globale.

Des bénéfices essentiellement liés au recyclage

L'étude de Deloitte porte sur la gestion des déchets non dangereux, soit 43,1 millions de tonnes (Mt), et les déchets d'activités économiques (DAE), soit 52,8 Mt. Sur la base d'une analyse de cycle de vie simplifiée, elle prend en compte les émissions de gaz à effet de serre de la chaîne de valeur de la gestion des déchets et les émissions évitées grâce à la production de matières recyclées et à la fourniture d'énergie. Les estimations se basent sur « les données d'émissions les plus récentes et les plus consensuelles disponibles dans la littérature scientifique ».

Sur la base des derniers chiffres disponibles, l'étude évalue que la gestion des déchets permet d'éviter 39,5 MtCO2. Le recyclage permet à lui seul d'éviter 34,2 MtCO2, dont 19,8 MtCO2 via le recyclage des DAE et 14,6 MtCO2 via le recyclage des DMA. Ce calcul se base sur les émissions évitées correspondant à la production de matière vierge. L'incinération permet d'éviter 4 MtCO2 (3,2 MtCO2 pour les DMA et 0,8 MtCO2 pour les DAE), sur la base de l'énergie qui aurait été nécessaire à la production de chaleur et d'électricité. La valorisation organique permet, quant à elle, d'éviter des émissions de l'ordre de 0,9 MtCO2, compte tenu de la production évitée d'énergie et de fertilisants. Les émissions de CO2 évitées grâce au captage du biogaz des décharges sont anecdotiques.

Un périmètre d'émission élargi

Quant aux émissions du secteur des déchets, Deloitte les évalue à 30,9 MtCO2. Ce chiffre diffère sensiblement des 14,2 MtCO2 inscrites à l'inventaire national des émissions de gaz à effet de serre tenu par le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa). Cet écart s'explique notamment par le fait que le Citepa ne prend en compte que les émissions des installations de stockage de déchets, du traitement des biodéchets (compostage industriel et méthanisation) et de l'incinération sans valorisation énergétique. Le périmètre de l'étude réalisée pour la Fnade prend en compte les émissions de CO2 de l'ensemble de la chaîne de valeur de la gestion des déchets.

Ainsi, Deloitte intègre les émissions de la collecte, du recyclage (émissions des centres de tri et des procédés de régénération des matières), du compostage et de la méthanisation (consommation d'énergie et fuites de biogaz), de l'incinération (émissions de CO2 « fossiles », consommation d'énergie et de produits de traitement des fumées) et du stockage (fuites de méthane). Parmi ces différentes sources, le recyclage (11,6 MtCO2), le stockage (9,4 MtCO2) et l'incinération (7,51 MtCO2) sont les plus gros contributeurs.

Les émissions de la valorisation énergétique étudiées de près

S'agissant de la valorisation énergétique, la Fnade a aussi présenté les résultats définitifs de l'étude MassBio2 réalisée par elle-même, l'Agence de la transition écologique (Ademe) et le Syndicat national des bureaux d'études en environnement (SN2E). Cette étude s'appuie sur une campagne de mesure du carbone biogénique contenu dans les fumées émises par 14 installations de valorisation énergétiques. Concrètement, elle s'appuie sur une datation au carbone 14 du CO2 prélevé afin de distinguer le carbone biogénique (carbone de moins de 40 ans issu de la biomasse) du carbone fossile (carbone de plus de 40 ans issu de produits à base de pétrole).

La synthèse finale reprend les premiers résultats présentés il y a un an : 58 % des émissions sont composées de carbone biogénique, ce qui correspond à 55 % d'énergie renouvelable. Ainsi, un incinérateur émet en moyenne 132 kg de CO2 fossile par mégawattheure (MWh) d'énergie produit et 192 kg de CO2 biogénique. Ces valeurs peuvent varier légèrement selon la situation des incinérateurs : ceux implantés en zone rurale contiennent moins de CO2 fossile que ceux situés en zone urbaine.

Pour les combustibles solides de récupération (CSR) les émissions de CO2 fossile sont plus basses (96 kg par MWh) et celles de CO2 biogénique supérieurs (226 kg par MWh). Toutefois, ces chiffres peuvent varier sensiblement selon la nature des déchets utilisés pour produire le CSR. Lorsque la part des déchets plastique est importante, les émissions de CO2 fossile peuvent atteindre 120 à 130 kg de CO2 par MWh. À l'inverse, l'augmentation de la part des déchets de bois peut abaisser à 90, voire 80, kg par MWh les émissions de CO2 fossile.

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