"Il serait bien plus efficace de mettre en œuvre des recherches sur les risques sanitaires et environnementaux des OGM et des pesticides, d'améliorer les protocoles toxicologiques utilisés pour leur mise sur le marché et de financer une diversité de chercheurs dans ce domaine que de créer des affrontements entre deux camps nourris de préjugés et d'idéologies", écrivent 140 scientifiques dans une lettre ouverte publiée le 14 novembre sur le Monde.fr. Depuis la présentation, mi septembre, de l'étude du professeur Séralini sur la toxicité d'un maïs OGM et de son pesticide associé, le Round up, le débat fait rage au sein de la communauté scientifique.
Ces 140 chercheurs du CNRS, du Cirad, de l'Inra, de l'IRD etc. remettent en cause la déontologie scientifique de ceux qui ont critiqué l'étude Séralini : "Disqualifier le protocole suivi dans le cadre de cette étude revient à disqualifier du même coup les données ayant fondé les décisions d'acceptation des OGM par les experts. Il est remarquable de voir ces mêmes experts accepter (même s'ils le critiquent parfois) un protocole expérimental quand il donne des résultats qui vont dans le sens de l'acceptation d'une technique et le démolir aussi ardemment quand les résultats vont dans le sens opposé".
Tout en soulignant que l'expertise sur les risques sanitaires et environnementaux est une "activité difficile", ils appellent à retenir les erreurs du passé, citant l'exemple de l'amiante, et rappellent que "beaucoup des menaces qui pèsent sur notre planète ont été révélées par des scientifiques isolés puis confirmées par des études nombreuses venues de la communauté scientifique".
