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Actu-Environnement

« Nous voulons casser la rengaine de l'intermittence qui décrédibilise les énergies renouvelables »

Le 19 septembre, à l'occasion d'une réunion de ses adhérents en assemblée générale, le syndicat France Énergie éolienne (Fee) a annoncé opérer une mue en France Renouvelables. Michel Gioria, délégué général, en explique les tenants et les aboutissants.

Interview  |  Energie  |    |  F. Gouty
Actu-Environnement le Mensuel N°440
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°440
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« Nous voulons casser la rengaine de l'intermittence qui décrédibilise les énergies renouvelables »
Michel Gioria
Délégué général de France Renouvelables
   

Actu-Environnement : Qu'est-ce qui a décidé le syndicat à élargir son champ d'intervention ?

Michel Gioria : Notre réflexion a commencé à la suite des élections régionales de l'été 2021. Elles ont suscité une grande tension sur la question de l'éolien, dont les ondes de choc se sont également ressenties au moment de l'élection présidentielle, l'année suivante. Cette secousse politique remettait en question le déploiement de l'éolien terrestre et de l'éolien en mer, et donc notre propre rôle dans le développement économique et industriel du pays.

De ce choc, il nous est apparu impératif de démontrer la nécessité de la place de l'éolien au sein d'une vision systémique de la transition énergétique. Tous les travaux de RTE (gestionnaire du réseau électrique), et même les conclusions des groupes de travail récemment réunis par le ministère de la Transition énergétique en préparation de la prochaine Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) auxquels nous avons participé, l'attestent : nous ne bouclerons pas le mix électrique sans installer chaque année au moins 1,5 gigawatt (GW) d'éoliennes terrestres supplémentaires. Le discours contraire s'enfonce dans le déni climatique. De plus, le souffle nouveau du « repowering » se traduira en gains de productivité et de rentabilité économique, sans impacter la répartition territoriale de la filière.

Mais tout cela touchera évidemment aux questions de stabilité du réseau électrique dans son ensemble et, surtout, de sa pilotabilité. Avec la transformation que nous entamons, nous voulons ainsi participer à casser cette rengaine de l'intermittence qui décrédibilise encore le développement des énergies renouvelables électriques.

AE : Comment cette approche va-t-elle se traduire dans l'activité de France Renouvelables ?

MG : Nous allons devenir force de proposition sur toutes les évolutions techniques, économiques et réglementaires orientées vers l'accueil d'une plus grande capacité d'énergies renouvelables pour le système électrique. Les clients de nos adhérents sont de plus en plus à la recherche d'une quantité grandissante de mégawattheures renouvelables, quel qu'en soit le mode de production, et de solutions de flexibilité et de stockage. Le marché se porte de plus en plus vers le potentiel des projets hybrides ou mixtes, qui comportent de l'éolien et du solaire photovoltaïque en complémentarité.

Nous allons donc nous intéresser à tout ce que cela implique en termes de foncier et de raccordement dans les options de commercialisation et de contractualisation de ces projets mixant différents actifs, notamment en achat direct (ou « corporate power-purchase-agreement »).

AE : Le profil des adhérents va-t-il s'en trouver modifié ?

MG : Plus de la moitié de nos 365 adhérents actuels sont déjà des « multi-players », qui ne travaillent pas uniquement sur l'éolien. Validé en grande majorité (92 %) lors de notre dernière assemblée générale, l'élargissement de nos services constitue, quelque part, une réponse à l'évolution de leurs activités. Plusieurs de nos adhérents ont déjà investis dans l'acquisition de compétences sur les solutions de stockage ou les projets hybrides, qui étendent de fait notre propre expertise. Et petit à petit, des acteurs spécialisés dans le stockage viendront peut-être nous rejoindre également.

Pour le reste, les professionnels centrés sur l'éolien, comme les turbiniers, se retrouvent de plus en plus face à la nécessité de comprendre comment leur technologie doit s'interfacer avec une production d'hydrogène « vert » ou des systèmes de modulage du réseau, pour éviter la saturation ou les évolutions du marché de l'électricité. Ils sont donc de plus en plus amenés à devenir des acteurs du réseau électrique, et plus seulement de la filière éolienne.

AE : Quelle place prendra le syndicat parmi les autres organisations professionnelles du secteur ?

MG : Nous contribuons déjà à des discours et des travaux en commun avec le Syndicat des énergies renouvelables (SER) sur l'éolien terrestre comme en mer et nous échangeons ponctuellement avec Enerplan (le syndicat des professionnels du solaire), notamment au sujet des contrats en « corporate PPA ». Nous considérons donc l'élargissement de notre champ d'action plutôt comme une opportunité d'élargir nos coopérations avec eux. Nous pourrions ainsi pousser ensemble, pourquoi pas, l'introduction de dispositifs d'appels d'offres consacrés à des projets hybrides ou, comme dans d'autres pays, des expérimentations contractuelles autour du stockage. L'idée n'est cependant pas d'entraîner la surenchère dans la recherche d'objectifs ambitieux de développement de nos filières. Elle risquerait de générer de la crispation politique et d'entraîner potentiellement un respect impossible de ces cibles pour les professionnels.

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