Vingt-deux mille hectares : c'est la surface nécessaire au développement des nouveaux projets sollicités par le projet de loi Industrie verte, selon les conclusions d'un rapport rendu le 25 juillet aux ministres de la Transition écologique et de l'Industrie. Ce rapport, remis sous la forme d'une « stratégie nationale de mobilisation du foncier industriel » que le Gouvernement compte déjà décliner en « plan d'action », a été réalisé par Rollon Mouchel-Blaisot, préfet chargé du programme « Action cœur de ville » au sein du ministère de la Transition écologique.
Afin d'accentuer la part de l'industrie d'au moins deux points de pourcentage dans le produit intérieur brut (PIB) français d'ici à 2030, l'auteur du rapport traduit le besoin en foncier en trois parts : 8 500 hectares de nouveau foncier à constituer, et donc à artificialiser (soit 6,8 % du budget maximum d'artificialisation de 125 000 hectares pour respecter l'objectif fixé à 2031 par la loi Climat), 10 000 hectares de friches à réhabiliter (sur 87 000 hectares de friches industrielles) et 3 500 hectares de zones industrielles existantes à « densifier ».
Ce chiffrage prend en compte les usines en tant que telles et les activités logistiques (entreposage, transports, etc). Il comprend également une « réserve mutualisée » de 1 500 hectares alloués spécifiquement aux projets de méga-usines (ou gigafactories), lesquels compteront pour 100 à 200 hectares de l'espace artificialisé chaque année. Par ailleurs, de cette enveloppe totale de 22 000 hectares, le rapport invite les pouvoirs publics à « engager rapidement » la constitution d'un premier « stock d'une dizaine de grands terrains clés-en-main » comptant pour 2 000 hectares. Pour ce premier lot, le financement nécessaire s'élèverait à 3,3 milliards d'euros, dont au moins un milliard alloué par l'État au titre du Fonds friches, au prix de 1,65 million d'euros par hectare « sur la base de constats tirés de l'analyse du Fonds friches ».
Pour organiser le tout, le préfet préconise la création d'un Comité interministériel de la réindustrialisation et de la logistique et sa collaboration avec la Délégation des territoires d'industrie, programme réunissant l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et la Direction générale des entreprises (DGE).