Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Le broyage des jachères au printemps est de nouveau autorisé

Agroécologie  |    |  L. Radisson
Le broyage des jachères au printemps est de nouveau autorisé

C'est de nouveau la guerre en Ukraine qui est mise en avant par le ministère de la Transition écologique pour suspendre l'interdiction de broyage des jachères normalement applicable entre le 1er mai et le 15 juillet. Cette suspension, qui avait été décidée pour l'année 2022, l'est de nouveau pour l'année 2023, à titre rétroactif, par un arrêté interministériel paru vendredi 1er septembre au Journal officiel. Ce texte permet de déroger à certaines exigences de conditionnalité des aides de la politique agricole commune (PAC) pour la campagne 2023.

« L'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, a provoqué une forte hausse des prix des produits de base et une incidence sur l'offre et la demande. Pour remédier à ces situations, il convient d'accroître le potentiel de production agricole de l'Union européenne, tant pour l'alimentation humaine que pour l'alimentation animale », justifiait, avec les mêmes mots que l'année dernière, le ministère de la Transition écologique lors de la mise en consultation du texte, fin juillet. Une consultation qui a recueilli 569 contributions et, qui à ce jour, n'a pas fait l'objet de synthèse malgré les obligations imposées par la loi.

À la lecture des observations, il ressort un majorité d'avis défavorables au projet de texte, tout comme l'avait fait préalablement le Conseil national de la chasse et de la faune sauvage. « L'objectif d'augmentation de la production mis en avant pour motiver une telle disposition n'est pas justifié, pointait France Nature Environnement (FNE). Ces jachères présentent, pour la grande majorité, un potentiel de production très limité (sols pauvres ou difficiles d'accès). » En revanche, elles ont une grande importance pour la biodiversité. « En grandes cultures, les jachères sont (…) des espaces privilégiés pour les oiseaux nicheurs au sol, notamment pour l'alouette des champs, la perdrix grise ou encore l'œdicnème criard, trois espèces en mauvais état de conservation, expliquait la fédération d'associations de protection de l'environnement. De la même manière, les recensements réalisés dans des zones de jachères ont montré que la densité de lièvres, de tariers pâtres ou encore de fauvettes grisettes, y était cinq fois plus importante que dans des zones agricoles gérées de manière intensive. »

Réactions6 réactions à cet article

C'est juste le lobbying du syndicat majoritaire. Les centaines de milliers d'ha dédiées à la méthanisation ne leurs suffisent plus! les prairies qui régulaient les fortes pluies en faisant office de tampons sont remplacées par des champs de maïs

AUCASOU | 04 septembre 2023 à 10h10 Signaler un contenu inapproprié

Je partage ton avis Aucasou, quand est-ce que les agriculteurs vont se rendre compte que la FNSEA les emmène droit dans le mur ?!

Atecsol | 04 septembre 2023 à 10h41 Signaler un contenu inapproprié

Le ministère de l'environnement, peuplé (noyauté ?) de fonctionnaires issus de formations agricoles, fait régulièrement le jeu de son grand frère le ministère de l'agriculture. Ici, il s'agit de donner droit à une revendication lancinante de la FNSEA, "petite" main de l'agrobusiness, pour qui il faut toujours moins de "contraintes" environnementales (mais bien évidemment toujours plus de fonds publics fléchés vers le 1er pilier de la PAC, donc le modèle industriel de l'agriculture...).
La chose va donc une fois encore se régler devant les tribunaux, le Conseil d’État et/ou la CJUE (s'agissant d'un règlement et de crédits européens) et l’État français, donc le contribuable français, en seront très probablement pour leurs frais.
Mais en attendant, des millions d'animaux sauvages auront été massacrés par les gyrobroyeurs, les charrues et autres pesticides.
Nos décideurs seraient-ils donc viscéralement incapables d'entendre la voix de la nature, des scientifiques, de la raison mais aussi du code de l'environnement ? Il y a là assurément une forme de grave incompétence !

Pégase | 04 septembre 2023 à 11h21 Signaler un contenu inapproprié

De ce que j'ai toujours compris à ce sujet, une jachère ne le reste pas, il y a une rotation à leur sujet, on ne les destinait pas uniquement aux terres dites "pauvres". S'il y a rotation, la faune suivra (et sait le faire).
La seule inconnue, c'est de reconduire ou non ce système.

Mais ne nous inquiétons pas plus que celà, quand l'Ukraine sera admise dans l'UE, tomberont les droits de douanes des céréales les concernant.. on aura donc, ici, tout loisir de contempler nos campagnes délaissées de leurs cultures.

nimb | 05 septembre 2023 à 09h51 Signaler un contenu inapproprié

L'Ukraine et ses grandes plaines céréalières fertiles : n'était-ce pas devenu depuis la chute de l'URSS - et avant la guerre coloniale déclarée par la Russie de Poutine - cet Eldorado des gros céréaliers ouest-européens, français en tête, qui s'y ruaient pour acheter à vil prix des milliers d'hectares (et qui se moquaient pas mal de leurs surfaces en jachère en France)... ?!
Les jachères anciennes ont beaucoup plus d'intérêt que celles qui sont soumises à rotation, en autre du fait que le temps joue en faveur de la reconstitution de la microflore, de la flore et de la faune spontanées du sol.

Pégase | 05 septembre 2023 à 10h54 Signaler un contenu inapproprié

Effectivement les jachères ont souvent des sols très pauvres en rendement. Quitte à les faucher ou les broyer il est possible de le faire mais seulement à partir de mi ou fin juillet et pas avant, ce qui ne change pas grand chose à la mise en culture mais sauve toutes les naissances du printemps et aussi les floraisons. Après il ne faudra pas venir pleurer sur la désertification et les méfaits qu'elle engendre pour les sols et les cultures. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, certains agriculteurs n'ont pas l'air de le comprendre (pas tous, j'en connais un qui s'est toujours refusé à venir faucher mes champs avant fin juillet bien sonné et cela ne l'a pas jamais empêché de faire d'excellentes récoltes de foin).

gaïa94 | 19 septembre 2023 à 22h54 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question au journaliste Laurent Radisson

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires

Partager

Leko, système d'écoute et de suivi de la biodiversité Birdz