Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Loup : la Commission européenne demande aux États membres de se prononcer

Biodiversité  |    |  F. Gouty

La Commission européenne persiste et signe : elle veut assouplir le statut de protection du loup (Canis lupus). Ce mercredi 20 décembre, s'appuyant sur une analyse (1) rendue publique le jour même, elle a transmis une proposition de décision (2) formelle au Conseil de l'Union européenne en ce sens. Cette sollicitation de la Commission émane d'une prise de position, en novembre 2022, du Parlement européen en sa faveur. Il revient désormais aux États membres, ainsi qu'au Comité permanent de la Convention de Bern (signée en 1979 et déclinée dans la législation européenne par la directive Habitats), de l'adopter ou non. À noter que la prochaine réunion de ce comité doit avoir lieu « fin 2024 », mais la Commission pourrait avancer cette date. Une éventuelle adoption pourrait ensuite amener à une modification de la directive Habitats à travers un processus de codécision classique.

D'après les données avancées par Bruxelles, les populations de loups s'élèvent aujourd'hui à plus de 20 000 individus sur le Vieux Continent, comptant « des meutes reproductrices dans 23 États membres », « sont généralement en augmentation et s'étendent sur des zones de plus en plus grandes ». Pour la Commission européenne, « s'il s'agit d'un succès en matière de conservation, rendu possible par une législation protectrice, une attitude plus favorable du public et l'amélioration des habitats, cette expansion a toutefois entraîné la multiplication des conflits avec les activités humaines, notamment en raison des dommages causés au bétail, avec une forte pression sur des zones et des régions spécifiques ». Cette situation justifie, selon la Commission, la nécessité d'offrir « une plus grande souplesse » aux États membres concernés en matière de gestion locale de l'espèce.

Le passage d'un statut « strictement protégé » à « protégé » contraindrait les autorités à maintenir l'existence de l'espèce, mais ne leur interdirait plus de la capturer, la détenir, la mettre à mort, la chasser ou de détruire ses aires de repos et de reproduction. Si cet assouplissement advient, la Commission s'engage néanmoins à continuer de « soutenir les autorités nationales et locales par des financements et des orientations visant à promouvoir la coexistence avec le loup et les grands carnivores en général ». Et sa présidente, Ursula von der Leyen, de conclure : « Je suis profondément convaincue que nous pouvons trouver, et que nous trouverons, des solutions ciblées permettant de protéger à la fois la biodiversité et nos moyens de subsistance en milieu rural. »

1. Télécharger l'analyse de la Commission européenne
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-43167-analyse-commission-europeenne-loup-2023.pdf
2. Accéder à la proposition de décision
https://environment.ec.europa.eu/system/files/2023-12/Council%20Decision%20-%20wildlife%20and%20natural%20habitats.pdf

Réactions2 réactions à cet article

Chaque année en Europe, 65 500 animaux d’élevages sont recensés tués par les loups. Les chercheurs estiment que pour 2 animaux recensés 1 n'est pas comptabilisé (pas déclaré, disparu...) En France, l’Office français de la biodiversité (OFB) a recensé 3 359 attaques et 10 163 victimes en 2021. Les dernières estimations font état de 1 104 individus dans l’hexagone.
Selon l’INRAE, le coût de la prédation est estimé à 80 000 euros par loup et par an. (1 loup = le salaire d'environ 2 personnel soignant charges comprises( infirmières, aides soignants, brancardiers, agent d'entretiens...) x par 1100 = 2200)

ouragan | 21 décembre 2023 à 18h44 Signaler un contenu inapproprié

Quel empressement à dézinguer l'un des piliers de la conservation de la nature en Europe ! Pourtant, alors qu'il était de notoriété publique que les agendas de la CE et de Mme Von der Leyen rendaient impossible l'adoption de nouvelles décisions fin 2023, voilà que l'affaiblissement de la protection du loup sort du bois d'un coup de baguette magique !
Au-delà du cas de la protection du Loup gris, toutes ces manœuvres visant à affaiblir le droit de l'environnement un peu partout en Europe sont révélatrices de l'excessive porosité du monde politique aux diktats de lobbies contre nature. C'est très inquiétant pour l'environnement, la reconquête de la qualité du cadre de vie des européens et, plus généralement, pour la pérennité de la démocratie en Europe.

Pégase | 05 janvier 2024 à 10h28 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question au journaliste Félix Gouty

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires

Partager

Leko, système d'écoute et de suivi de la biodiversité Birdz