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Actu-Environnement

Office français de la biodiversité : le Sénat pointe l'image trop répressive de l'établissement public

Biodiversité  |    |  L. Radisson

Établir un bilan de la création de l'Office français de la biodiversité (OFB) résultant de la loi du 24 juillet 2019, qui compte 3 000 agents, 270 implantations et dispose d'un budget de 650 millions d'euros en 2024. Tel est l'objet de la mission d'information lancée début mars par la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat et qui a déjà procédé à une quinzaine d'auditions (1) , selon son rapporteur Jean Bacci (Var – LR). Mercredi 20 mars, elle a auditionné la présidente de l'établissement public, Sylvie Gustave-dit-Duflo, et son directeur général, Olivier Thibault.

« Gouvernance de cet établissement tête de réseau, enjeux liés à l'exercice de la police de l'environnement, modalités de son action territoriale, priorisation des missions au regard des objectifs que lui a assignés le législateur, accompagnement des acteurs et besoins de formation pour créer une culture d'établissement commune à l'ensemble des agents, tels sont les sujets ciblés dans le champ d'investigation de cette évaluation des politiques publiques », annonce la commission de l'aménagement du territoire.

Des premières auditions, Jean Bacci a indiqué tirer trois constats provisoires :  l'OFB est un établissement public à forte notoriété mais dont les missions ne sont pas toujours bien appréhendées par les acteurs économiques « en raison d'une image trop fortement associée au volet répressif » ; la création de l'OFB a généré d'importantes attentes en termes d'accompagnement, de sensibilisation et de pédagogie « auxquelles il ne répond encore qu'imparfaitement » ; les relations se réduisent trop souvent aux interactions entre le contrôleur et le contrôlé, « ce qui nourrit l'image d'un établissement répressif ». Autre constat opéré par le sénateur et qui va à l'encontre des critiques formulées par les organisation agricoles sur la pression de contrôle opérée par l'établissement public : « Les agents de l'OFB sont trop peu présents sur le terrain. »

« L'OFB ne travaille pas contre les agriculteurs et on passe notre temps à essayer de trouver des moyens de conciliation entre les politiques publiques : alimentation et agriculture, eau potable, énergie renouvelable, etc., (…) évidemment en protégeant l'environnement. Et aujourd'hui, on n'est collectivement pas bon puisque la biodiversité continue à s'effondrer », a tenu à préciser Olivier Thibault devant les sénateurs.

La mission d'information présentera les résultats de ses travaux et ses recommandations courant juin, après de nouvelles auditions et un déplacement, dans le Var, pour « rencontrer des acteurs et des agents de l'OFB sur le terrain ».

1. Syndicats agricoles, chambres d'agriculture, élus locaux, associations de protection de l'environnement, gestionnaires forestiers, fédérations de chasseurs et de pêcheurs, syndicats des personnes de l'OFB, chercheurs

Réactions9 réactions à cet article

L'image fabriquée fabriquée par le lobby de l'agrobusiness et tous ceux qui voudraient se passer des normes environnementales et tricher avec le système reste ce qu'elle est : une image, rien qu'une image.
"Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage".

petite bête | 25 mars 2024 à 09h34 Signaler un contenu inapproprié

Non, les agriculteurs n'ont pas dit que les agents de l'"OFB, étaient trop présents sur le terrain! ils disent simplement qu'ils sont uniquement en action répression. Une présence plus importante, mais sous l'angle conseil et écoute serait appréciée.
De plus, par exemple, quand l'OFB vient défendre les castors alors que les agriculteurs ont leurs parcelles de blé noyées en raison des barrages établis comment voulez vous que les agents soient bien reçus!
L'approche actuelle n'est pas la bonne et il faut espérer que les agents de l'OFB le comprennent rapidement.

jmf | 25 mars 2024 à 17h49 Signaler un contenu inapproprié

"Autre constat opéré par le sénateur et qui va à l'encontre des critiques formulées par les organisation agricoles sur la pression de contrôle opérée par l'établissement public : « Les agents de l'OFB sont trop peu présents sur le terrain. »" : comme quoi, la technique de l'écran de fumée dont l'agrobusiness use et abuse ne trompe pas tout le monde, fort heureusement, et il est notable qu'un sénateur LR soit lucide sur ce point.
Contrairement à ce qu'écrit jmf, ceux qui se prétendent être les représentants majoritaires des agriculteurs claironnent bien à toute occasion qu'ils veulent moins de contrôles (mais en revanche toujours plus de subsides publics, là aussi, on ne transige pas...).
Si des champs de blé se retrouvent inondés du fait de barrages édifiés par des castors, c'est peut-être que de la part des céréaliers concernés "l'approche actuelle n'est pas la bonne et il faut espérer [qu'ils] le comprennent rapidement" en n'emblavant plus ces parcelles trop proches des cours d'eau avec des cultures sensibles, non ? D'autant qu'il ne doit pas y avoir tant d'hectares concernés que cela, les castors n'étant pas si répandus que ça en France (après avoir bien failli disparaître totalement) et ne vont guère plus loin que 50 m des bords des cours d'eau qui les hébergent.
On voit bien ici les dégâts que génère la tentative de la présidente de la CE d'affaiblir le statut d'espèce protégée du Loup : certains s'engouffrent dans la brèche pour espérer faire la peau à d'autres !

Pégase | 26 mars 2024 à 14h01 Signaler un contenu inapproprié

Pégase, Vouloir faire la peau des autres n'est-ce pas ce que vous avez engagé depuis longtemps, et merci de ne pas parler au nom des agriculteurs, qu'ils soient FNSEA, CR ou autre ou même non syndiqués.
Vous pensez que les castors n'allant pas à plus de 50 m des berges ne constituent pas un problème! Encore une méconnaissance des nuisances que produisent ces animaux, ils ne mangent pas les feuilles des céréales contrairement aux ragondins, mais du fait des barrages limitant l'écoulement normal des ruisseaux, les prairies et cultures sont sous l'eau. Pour vous, ne pas emblaver certaines parcelles serait le meilleur moyen, c'est évident, mais qui veut indemniser la perte des agriculteurs supportant seuls les désirs et plaisirs des citadins en mal de nature?

jmf | 26 mars 2024 à 16h26 Signaler un contenu inapproprié

N'est-ce pas un peu facile, racoleur à souhait et usé que de caricaturer en "citadins en mal de nature" celles et ceux qui demandent l'application des textes relatifs aux espèces protégées, jmf ?! D'autant plus qu'en milieu rural, il y a aussi pas mal de gens à souhaiter une nature diversifiée et en bonne santé, et cela même chez certains agriculteurs (mais je ne voudrais surtout pas parler en leur nom...).
Pour l'indemnisation des pertes des agriculteurs, il existe des mesures agro-environnementales et climatiques, non ?

Pégase | 27 mars 2024 à 15h05 Signaler un contenu inapproprié

Pégase NON, pas dans ce cas et jamais à la hauteur des pertes

jmf | 27 mars 2024 à 16h41 Signaler un contenu inapproprié

@jmf :
"L'approche actuelle n'est pas la bonne et il faut espérer que les agents de l'OFB le comprennent rapidement."

C'est une menace?
Et sinon quoi ? On incendie encore leurs locaux? On leur tire dessus ?

petite bête | 28 mars 2024 à 16h11 Signaler un contenu inapproprié

Petite bête, non, c'est simplement le fait d'une approche différente. Si les gendarmes
peuvent être mieux perçus en campagne, c'est aussi en raison d'une information distribuée, de conseils et d'incitation à revenir en règle sous 8 jours,... avec certains agents de l'OFB, l'approche devrait être plus dans un esprit de conciliation, avec obligation de rectifier sous un certain délai sous peine de sanction, mais on en est pas encore là.

jmf | 29 mars 2024 à 18h59 Signaler un contenu inapproprié

Oui, oui, oui... Vu le nombre de contrôles effectués auprès des agriculteurs, ceux-ci ont autant de chances d'être contrôlés que de gagner au loto. Dans les faits, c'est bien l'OFB qui a été attaqué, incendié, pollué, essentiellement parce que certains, bien que n'ayant jamais été eux-mêmes contrôlés, veulent pouvoir utiliser sans contraintes tous les produits interdits. Un officier de police est là pour faire appliquer la loi, point final. Et si vous êtes contrôlés sur la route, et en infraction, allez-vous attaquer la gendarmerie ou y déverser du fumier ?

petite bête | 31 mars 2024 à 19h26 Signaler un contenu inapproprié

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