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Actu-Environnement

Pesticides dans l'air : les résultats de la campagne exploratoire offrent de premières données nationales

Le CGDD a publié les résultats de la campagne exploratoire préalable de surveillance des pesticides dans l'air. Ces données serviront de référence au suivi annuel mis en place fin juillet.

Risques  |    |  F. Gouty

En parallèle du lancement le mois dernier du premier suivi national annuel de surveillance des pesticides dans l'air, le Commissariat général au développement durable (CGDD) a publié les résultats de la campagne nationale exploratoire (CNEP) en la matière. Cette dernière a été menée de juin 2018 à juin 2019 par les associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (Aasqa), le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air (LCSQA) – dont l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) est membre – et l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).

L'objectif de cette campagne était de fournir une base de données de référence à l'échelle nationale, concernant la présence dans l'air de 75 substances phytosanitaires (herbicides, en majorité, fongicides et insecticides) sur 50 sites de métropole et d'outre-mer (classés en six catégories : grandes cultures, viticulture, arboriculture, maraîchage, élevage et sans profil agricole principal). Au total, lors de la CNEP, 100 000 données issues de l'analyse de 1 800 échantillons ont été collectées. « Cet état des lieux a permis, pour la première fois, de déterminer de manière harmonisée, des niveaux de concentration en pesticides dans l'air à l'échelle nationale », soulignent les auteurs du rapport.

Des variations de concentration selon le « profil agricole »

Des 75 substances recherchées, seules neuf en métropole et deux en outre-mer ont été fréquemment quantifiées – c'est-à-dire avec une fréquence de quantification (1) supérieure à 20 %. Une majorité d'entre elles font partie des « quinze substances les plus vendues en moyenne sur la période 2018-2019 ». Par ailleurs, les deux présentes à la fois en métropole et en outre-mer sont le pendimethaline et le S-Metolachlore.

Les concentrations moyennes annuelles mesurées ont été, en majorité, inférieures à 0,1 ng/m3. Seules celles du folpel et du prosulfocarbe ont dépassés les 13 ng/m3. Et, en outre-mer, uniquement le S-Metaolachlore a surpassé les 5 ng/m3. D'après les experts et chercheurs mobilisés lors de cette campagne, ces données indiquent que « les substances sont majoritairement liées à certains profils agricoles, traduisant probablement des usages plus importants sur certaines cultures ». Par exemple, le folpel a été davantage quantifié sur les sites de viticulture tandis que le pendimethaline a été surtout mesuré sur les sites de grandes cultures.

Glyphosate et quelques substances interdites mesurés

Parmi les 75 pesticides listés, 26 d'entre eux constituent des substances aujourd'hui interdites. De ces dernières, seulement huit ont été détectées ou quantifiées, en particulier le lindane et la terbutryne.

Le lindane, interdit en usage agricole depuis 1998 et comme biocide depuis 2007, a été l'une des substances les plus détectées en métropole (avec une moyenne annuelle de 0,06 ng/m3) et en outre-mer (0,012 ng/m3) durant cette campagne. Selon les auteurs du rapport, « le comportement de cet insecticide persistant et très volatil peut notamment s'expliquer par un relargage à partir des sols où il est encore présent ». La terbutryne, herbicide pourtant interdit depuis 2003, a été uniquement détectée dans les Drom (départements et régions d'outre-mer).

Concernant le glyphosate, « substance active la plus vendue en France avec 8 200 tonnes par an en moyenne sur la période 2017-2019 », il a fait partie des neuf substances les plus quantifiées en métropole entre 2018 et 2019. Sa fréquence de quantification a été évaluée, en moyenne, à plus de 50 %. Elle s'est même élevée à plus de 65 % sur les sites de grandes cultures, de viticulture et d'arboriculture. Cependant, sa concentration moyenne annuelle, en métropole, a été estimée parmi les plus faibles : 0,04 ng/m3.

Trente-deux substances retenues en vue d'investigations complémentaires

Après l'examen de cette première salve de données à échelle nationale, l'Anses n'a pas mis en évidence de « problématique sanitaire forte associée à l'exposition de la population générale via l'air extérieur, hors source d'émission de proximité. » Néanmoins, elle a décidé de retenir 32 substances pour mener des investigations complémentaires sur les éventuels risques sanitaires induits par leur présence dans l'air extérieur. Parmi elles, treize sont déjà identifiées comme cancérogènes, reprotoxiques ou perturbateurs endocriniens.

1. Nombre d'analyses supérieures à la limite de quantification, divisé par le nombre total d'analyses, puis multiplié par 100.

Réactions2 réactions à cet article

Bonjour
Je ne suis pas un spécialiste, mais je suis surpris que cette étude n'ait pas cherché a aussi mesurer les catabolites de ces pesticides, qui peuvent être tout aussi nocifs, voire plus.
Les produits de dégradation des pesticides sont un des grands sujets du moment dans la qualité de l'eau, et on sait que l'atmosphère n'est pas un milieu dans lequel les molécules restent intègres.

Viniasco | 13 août 2021 à 08h55 Signaler un contenu inapproprié

Bien. On voit déjà que la concentration moyenne de glyphosate dans l'air extérieur était mesurée, entre juin 2018 et juin 2019, à 0,04 nanogramme par m3 d'air, ce qui équivaut à 40 picogrammes, soit les 40 millièmes d'un milliardième de gramme... Pour les rémanences du lindane, la concentration dans l'air extérieur était de 0,06 nanogramme par m3 d'air, ce qui équivaut à 60 picogrammes, soit les 60 millièmes d'un milliardième de gramme...
Ces concentrations sont infiniment petites, on peut même les considérer comme infinitésimales car rapportées à 1 mètre cube d'air, lequel mètre cube pèse environ 1,2 kg.

Mais un niveau de concentration, fut-il quasi-infinitésimal bien que quantifiable et, partant, rassurant, devrait faire l'objet d'une norme à ne pas dépasser; or, nous ne disposons pas à ce jour de normes robustes et complètes, concernant la présence de pesticides dans l'air. Pour moi, la question est là: Les populations qui vivent à proximité des zones de traitement s'inquiètent, faute de ces points de repères, et il n'est pas impossible que pour certains pesticides, elles s'inquiéteraient à juste titre...

Il convient donc d'établir des valeurs limites d'exposition pour les pesticides inspirés, pour que chaque pesticide ait sa norme propre. Il convient aussi de mesurer les concentrations trouvées avant, pendant, après les épandages, à des distances progressivement croissantes. Les prélèvements d'air peuvent être répétés dans le temps.

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 18 août 2021 à 02h47 Signaler un contenu inapproprié

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