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Sobriété dans les bâtiments publics : Strasbourg traque les dysfonctionnements et mauvais usages

À Strasbourg, le plan de sobriété a ciblé en priorité les 1 000 bâtiments publics. Une attention particulière a été portée au volet exploitation, qui a permis d'identifier les dysfonctionnements et d'agir rapidement dessus.

Energie  |    |  S. Fabrégat
Sobriété dans les bâtiments publics : Strasbourg traque les dysfonctionnements et mauvais usages
Actu-Environnement le Mensuel N°434
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°434
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Dans le cadre de leur plan climat, l'Eurométropole et la Ville de Strasbourg ambitionnent de réduire de 40 % leur consommation énergétique d'ici à 2030, en misant notamment sur la performance énergétique des bâtiments. La crise énergétique a mis un coup d'accélérateur à cette stratégie. L'enjeu était de taille : les contrats d'énergie de l'Eurométropole et de ses 33 communes arrivaient à échéance fin 2022, en pleine flambée des prix de l'énergie.

Le plan de sobriété strasbourgeois, présenté en septembre 2022, a fixé un nouvel objectif à court terme : réduire les consommations de 10 % en 2023. Ce taux, c'est l'objectif fixé à l'échelle nationale, mais c'est aussi le gisement de réduction des consommations lié aux actions de sobriété, identifié par l'Eurométropole et la Ville lors de l'élaboration de leur plan climat.

Le plan de sobriété de l'Eurométropole

Outre les actions sur le chauffage, l'Eurométropole a travaillé à un plan d'extinction de l'éclairage public qui devrait être mis en place très prochainement. Des mesures ont également été prises autour du fameux marché de Noël de Strasbourg : réduction du nombre d'illuminations, démontage plus précoce que les autres années…

Pour y parvenir, une organisation spéciale a été mise en place au sein de l'administration. Chaque semaine, les directions techniques, les gestionnaires et les décideurs se sont réunis afin de décliner les actions et d'en assurer le suivi de manière transversale. Les actions ont principalement ciblé les 1 000 bâtiments de la Ville et de l'Eurométropole, représentant quelque 1,2 million de mètres carrés. Écoles, bâtiments administratifs, équipements sportifs et culturels…

« L'action, au niveau de notre direction, a été principalement axée sur l'amélioration de l'exploitation des bâtiments et l'application de températures de consigne plus adaptées, qui permettaient des gains d'énergie rapides. D'après le retour d'expérience d'autres collectivités, cela permettrait de gagner 20 % sur nos consommations globales d'énergie. Entre septembre et décembre, nous avons effectivement réalisé 15 % de gains d'énergie à climat constant, selon nos premières estimations », explique Cédric Elling, chargé de mission énergie, environnement et numérique à la direction architecture et patrimoine. Ces nouvelles missions sont pilotées principalement par le nouveau service patrimoine et énergie, mis en place en septembre 2022 pour « avoir une vision globale sur le sujet de la performance énergétique ». Et il reste beaucoup à construire pour y parvenir…

Améliorer la connaissance des consommations

Première urgence : affiner la connaissance des consommations, bâtiment par bâtiment. « Nous n'avions pas de base de données partagée sur l'énergie. Il y a bien les factures d'énergie, des données dans les différentes directions… Mais rien de centralisé. Dans notre parc immobilier, il y a également beaucoup de complexes regroupant plusieurs bâtiments d'usages différents (écoles et gymnases par exemple). Il y a donc besoin de sous-comptage pour affiner les choses », explique Cédric Elling.

Pour la Ville de Strasbourg, les écoles représentent un tiers des consommations, les gymnases et équipements culturels un deuxième tiers. Du côté de l'Eurométropole, les équipements sportifs centralisent la moitié des consommations alors qu'ils ne représentent que 19 % des surfaces. Les dix piscines, la patinoire et le stade sont des équipements particulièrement énergivores. Les actions à mener sont donc différentes selon la typologie de bâtiments.

“ Ces mesures nous permettent d'éditer des bilans et de les partager, mais surtout d'identifier les bâtiments les plus énergivores ” Damien Bertrand, responsable du service énergie et patrimoine

Rapidement, 840 sondes ont été déployées durant l'automne, afin de réaliser des mesures de la température intérieure toutes les dix minutes. « Ces mesures nous permettent d'éditer des bilans et de les partager, mais surtout d'identifier les bâtiments les plus énergivores, sur lesquels il faut agir en priorité. Nous essayons d'abord de travailler à notre niveau, dans la mesure du possible, en limitant les demandes d'actions auprès des usagers, grâce à de bons réglages en fonction des conditions d'occupation », indique Damien Bertrand, responsable du service énergie et patrimoine. L'objectif est d'agir le plus efficacement possible. « Les sondes permettent d'identifier de mauvais fonctionnements, des pannes, des dérives d'usages… En quelques mois, cela nous a amenés à corriger 40 pannes, en remplaçant du matériel défectueux, des vannes, des équipements de réglages… Cela nous donne également l'occasion d'identifier les sites sur lesquels il faudra réaliser de petits travaux dans les prochaines années », poursuit le responsable.

Affiner, paramétrer, gérer

Un logiciel a été mis en œuvre pour suivre les données et régler le chauffage : 19 °C si le bâtiment est occupé, 16 °C lors de courtes périodes non occupées (moins de quarante heures) et 12 °C pendant les périodes non occupées plus longues (vacances, etc.). Mais cela nécessite néanmoins beaucoup d'interventions humaines derrière. « Nous réalisons également un suivi pour affiner les paramétrages des installations en fonction de la météo. Rien que pour les groupes scolaires, cela fait 800 paramètres activés depuis la mise en chauffe ! Cela représente environ deux temps pleins et c'est un travail assez rébarbatif. Notre objectif est de pouvoir automatiser un maximum de réglages d'ici deux ans », souligne Damien Bertrand. « Nous manquons pour l'instant d'outils et de logiciels pour avoir des suivis et automatiser les réglages, la programmation : c'est le volet prioritaire », renchérit Cédric Elling.

Tout un travail est également réalisé pour améliorer et affiner le calendrier des occupations des sites. Histoire de ne pas chauffer un bâtiment vide. « C'est un gisement d'économies prioritaire pour nous. Nous constatons aussi des dysfonctionnements : des installations que nous pensons à l'arrêt l'été, mais qui ne le sont pas vraiment, ou des installations d'un mégawatt mobilisées juste pour la production d'eau chaude en été, qui ne nécessiterait qu'une petite partie de cette puissance… » En parallèle, un travail de maintenance et de nettoyage des installations a été réalisé.

Modifier les habitudes et les comportements : un travail de plus longue haleine

Enfin, la saison de chauffe a été retardée, non sans grincements de dents : début octobre, pour les crèches et écoles, et le 7 novembre, pour les autres bâtiments. « Face aux réactions, nous avons dû avancer le calendrier pour les écoles, que nous avions prévu de retarder un peu par rapport aux crèches. Mais globalement, cela nous a permis de gagner un mois. Nous travaillons désormais à anticiper l'arrêt de la période de chauffe, mais ce n'est pas très facile à faire accepter ! », reconnait Damien Bertrand. Idem pour le passage à l'eau froide dans de nombreux bâtiments, une dée évoquée, mais écartée jusqu'à présent. Tout comme la fermeture de certains sites particulièrement énergivores.

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