Les opérations de relocalisation restent encore rares dans les stations balnéaires exposées à l'érosion côtière. Rachida Boughriet, journaliste chargée du dossier pour Actu-Environnement Le Mensuel, revient sur cette lente lutte contre l'inexorable.
Démolition de l'immeuble Signal à Soulac-sur-mer (Gironde), relocalisation du camping municipal de Quiberville (Seine-Maritime) et autres expropriations commencent doucement dans les communes du littoral français, dont 20 % sont concernées par le recul du trait de côte. Cela étant, depuis l'établissement d'une première liste de ces communes en 2022, un nouveau Comité national du trait de côte (CNTC) a été installé pour apporter des réponses à ce phénomène. Rachida Boughriet, journaliste chargée du dossier pour Actu-Environnement, met néanmoins en garde sur le status quo inébranlable du marché de l'immobilier balnéaire.
Pour explorer le sujet en profondeur
Le 31 juillet 2023, la liste des communes considérées comme concernées par le recul du trait de côte est passée de 126 à 242 municipalités. Cette inscription implique des obligations, comme la réalisation d'une cartographie des biens menacés, mais aussi des facilitations, comme un droit de préemption.
D'après une étude de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), la valeur de l'immobilier des stations balnéaires à risque ne se déprécie pas. Le prix moyen reste même encore plus élevé que pour les autres communes littorales. Un indicateur d'un status quo toujours d'actualité.
Aux dernières nouvelles
La liste des communes concernées devrait à nouveau être complétée par un décret attendu en décembre prochain. Pendant ce temps, le nouveau CNTC doit encore réviser la Stratégie nationale du trait de côte et s'accorder sur les moyens de financement pour la mettre en œuvre et accompagner les collectivités.
Recul du trait de côte : comment faire face à l'inévitable ? (article paru le 28/10/2022) L'érosion qu'entraîne la montée des eaux grignote le littoral français. Ce recul du trait de côte menace l'existence de nombreuses communes. Nadia Gorbatko, journaliste chargée du dossier, analyse leurs doutes et leurs craintes. Lire la news
« Les acquéreurs de biens immobiliers littoraux occultent complètement leur exposition aux risques côtiers » (article paru le 19/09/2023) Malgré les risques d'érosion côtière, les acquéreurs d'habitations en bord de mer affluent toujours, selon la chercheuse Eugénie Cazaux. La loi Climat donne la possibilité aux communes d'acquérir des biens en péril, mais des failles subsistent.
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Érosion côtière : des maires déjà contraints de délocaliser des biens et d'exproprier (article paru le 22/09/2023) Un cinquième du littoral français est soumis à l'érosion, rendant nécessaire la recomposition de certains territoires. Des maires anticipent déjà la relocalisation progressive des biens menacés et leur expropriation. Découvrez leurs témoignages. Lire la news
Érosion côtière : l'affichage du risque n'influence pas (encore) les transactions immobilières (article paru le 26/09/2023) Depuis le 1er janvier 2023, les annonces immobilières doivent mentionner si un bien à vendre ou à louer est exposé à l'érosion côtière. Face à ce risque accru, le but est de mieux informer les futurs acheteurs et locataires au moment des transactions.
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Le Comité national du trait de côte au chevet des élus locaux (article paru le 25/09/2023) La députée Sophie Panonacle est à la tête du Comité national du trait de côte, pour trouver des financements pérennes grâce auxquels les communes menacées pourront mettre en place leur stratégie d'adaptation. Un fonds spécial pourrait être créé. Lire la newsArticle publié le 29 septembre 2023