L'Europe mise sur le déploiement d'au moins 40 gigawatts (GW) d'énergies marines renouvelables d'ici à 2050, en complément de l'éolien en mer. Parmi les technologies potentielles, l'hydrolien (qui convertit les courants marins en électricité) semble tout indiqué. D'autant que la France présente le deuxième plus important gisement du continent : entre 3 et 5 GW rien qu'en Bretagne et en Normandie. Pourtant, la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), et les soutiens financiers qui l'accompagnent, fait l'impasse sur la filière.
Florence Roussel, directrice des rédactions d'Actu-Environnement, détaille les avantages et les inconvénients de cette technologie aujourd'hui opérationnelle. Elle soulève notamment le « quitte ou double » de la filière : si l'hydrolien ne se voit confier aucune place au sein de la prochaine PPE, dont la base sera élaborée d'ici cet été, son destin sera probablement scellé.
Pour explorer le sujet en profondeur
Après l'abandon des projets d'EDF-Naval Énergies et d'Engie-Alstom GE, deux entreprises développent actuellement des projets de fermes hydroliennes pilotes. La société Sabella, dont un démonstrateur fonctionne près de l'île d'Ouessant (Finistère), et l'entreprise Hydroquest, planchent sur des fermes pilotes respectives de 12 mégawatts (MW) et de 17,5 MW au niveau du raz Blanchard, au large du Cotentin.
L'excédent d'électricité produite par l'hydrolienne de 1 MW testée par Sabella dans le passage du Fromveur a permis, en décembre 2022, la production d'hydrogène « vert » sur l'île bretonne, destiné à des vélos idoines. L'entreprise compte y installer deux hydroliennes supplémentaires d'ici à 2026.
Aux dernières nouvelles
Chef-lieu de l'installation du futur parc éolien offshore de Fécamp, le port de Cherbourg compte attirer un maximum d'entreprises françaises portées sur les énergies marines renouvelables – dont l'hydrolien. Début 2023, Ports de Normandie, qui exploite le port de Cherbourg, a lancé un appel à manifestation d'intérêt dans cette optique.