Une étude parue le 4 juillet dernier dans la revue Nature Communications a identifié les zones de l'océan où les oiseaux marins ont le plus de risque de subir la pollution plastique. Pour cela, les chercheurs ont étudié les déplacements alimentaires et de migrations de 7 137 oiseaux appartenant à 77 espèces de pétrels, un groupe d'oiseaux marins. Ces « espèces sentinelles » sont particulièrement vulnérables à l'ingestion de plastiques, car elles régurgitent rarement leur nourriture. Les données ont été recueillies sur une période de 26 ans, et ont été croisées avec des cartes de distribution des plastiques dans les océans.
Les « points chauds d'exposition » à la pollution plastique se situent principalement en mer Méditerranée et en mer Noire : à elles seules, elles représentent plus de la moitié des risques. Les autres zones à risque identifiées se trouvent dans le Pacifique Nord-Est et Nord-Ouest, l'Atlantique Sud et le Sud-Ouest de l'océan Indien : il s'agit de gyres océaniques, où les débris de plastiques flottants s'accumulent. Toutefois, d'autres zones ne sont pas à exclure car peu de données sont disponibles pour certaines régions, comme l'Asie de l'Est et du Sud-Est. Les risques d'exposition sont aussi plus élevés en dehors des zones économiques exclusives des pays de reproduction des espèces de pétrels. Les espèces particulièrement à risque sont le puffin des Baléares (oiseau marin le plus menacé en Europe), le puffin de Newell et le pétrel des Hawaï. Ces résultats devraient ainsi permettre d'adopter des mesures d'atténuation et de conservation plus ciblées, notamment en haute mer, à condition d'une collaboration internationale, précisent les chercheurs.