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Mieux maîtriser les émissions fugitives de biométhane dans les exploitations

Lancé mi-2019, le projet FELeaks s'est penché sur un sujet encore trop peu étudié : les pertes de biométhane dans les exploitations. Quatre ans plus tard, il livre ses premiers enseignements.

TECHNIQUE  |  Energie  |    |  F. Bénard
Mieux maîtriser les émissions fugitives de biométhane dans les exploitations
Environnement & Technique N°392
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°392
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Financé par l'Ademe dans le cadre de l'appel à projets Graine, piloté par l'Inrae en partenariat avec CH4Process, AURA-EE et Aile, le projet de R&D FELeaks s'est attelé à la question des émissions fugitives de biogaz des unités de méthanisation. L'objectif ? Améliorer le premier modèle de quantification des émissions établi par le précédent projet TrackyLeaks, pour faciliter et fiabiliser le diagnostic à grande échelle.

Les émissions fugitives de biométhane soulèvent plusieurs points pour les unités de méthanisation. D'une part, si le bilan carbone de ces installations est bon, il peut être remis en cause par des fuites trop importantes - d'où la nécessité de surveiller les émissions fugitives. Selon la réglementation des ICPE, pour les unités en injection, le volume de méthane rejeté lors de l'étape d'épuration du biogaz et purification du CO2 ne peut dépasser 1 % du volume produit. Les enjeux sont également liés à la sécurité et, enfin, à l'économie, une fuite étant synonyme de perte de chiffre d'affaires. Mais aujourd'hui, si la détection par caméras OGI (imagerie optique des gaz) est au point, ce n'est pas encore le cas de leur quantification. La limite se situe notamment au niveau de la détection et mesure des émissions diffuses lors du stockage sur de grandes surfaces.

Un exploitant peut en repérer facilement une partie, aux endroits les plus accessibles. Mais pour le reste, conseille Maxime Brissaud, président de CH4 Process, mieux vaut éviter les détecteurs portables et autres catharomètres ou sprays dits « mille bulles », dont l'efficacité est variable, et faire appel à un professionnel. Si la quantification est difficile et peu précise, Maxime Brissaud rappelle toutefois qu'elle n'est pas nécessaire dans tous les cas, tant que la réparation est effectuée dès la détection.

La maintenance, étape sensible

Le projet FELeaks a permis d'effectuer une caractérisation des fuites par caméra OGI à travers une campagne de terrain réalisée auprès de 15 installations. CH4 Process a également mené d'autres campagnes de son côté. Il ressort de ces campagnes que la maintenance d'une exploitation est à l'origine de trois quarts des rejets : il faut donc redoubler de vigilance avant et après celle-ci. La conception de l'unité peut également avoir un impact sur les émissions fugitives.

La bonne conduite de l'unité est tout aussi importante. Le gazomètre ne doit pas être trop rempli, et il faut respecter un temps de séjour adapté : s'il est insuffisant, le risque est de ne pas capter l'ensemble du méthane produit et qu'ils soit émis lors de l'étape suivante de stockage. La maintenance préventive est donc primordiale.

Les résultats montrent également que 45 % des rejets sont difficilement détectables sans outil. Mais la bonne nouvelle, c'est que les trois quarts d'entre eux peuvent être corrigés facilement. Une grande disparité a également été constatée entre les sites visités avec, dans des sites récents, des fuites parfois plus importantes que prévu.

En termes de prévention, il est recommandé aux exploitants d'effectuer des autocontrôles tous les six mois, et un contrôle par un prestataire avec une caméra infrarouge refroidie une fois par an. Plusieurs points de vigilance ont été identifiés : soupape, torchère, couverture du digestat, étanchéité des gazomètres et des raccords. Les grosses fuites sont par ailleurs souvent retrouvées sur des sites où la torchère et/ou la soupape dysfonctionne. Celle-ci doit faire l'objet de réglages fins, autrement il y a un risque d'ouverture intempestive, et donc de fuites. Un capteur peut aussi être installé.

Le projet FELeaks a permis d'élaborer neuf fiches conseils pour les exploitants, en cours de rédaction. Lors du dernier salon Expobiogaz, le Club Biogaz ATEE a en outre annoncé le lancement d'un groupe de travail sur les émissions fugitives de méthane.

Réactions2 réactions à cet article

Bonjour,
Il existe au moins 10 équipes internationales évaluant les fuites globales par reconstitution des plumes d'émission. Elles ont caractérisé en moyenne 4,8% de fuite par rapport au total produit.
FRleaks a-t-il un tel chiffre ?
Combien de sites fuyaient sur les 13 mesurés ?
sincèrement

Daniel | 11 juillet 2023 à 22h34 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,
Merci pour votre contribution.
Nous n'avons pas ces chiffres à notre disposition.

La rédaction | 12 juillet 2023 à 17h09 Signaler un contenu inapproprié

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