Une étude de l'ONG Transport & Environnement (T&E) identifie trois leviers pour réduire la consommation de métaux critiques (lithium, nickel, cobalt et manganèse), en augmentation pour les besoins de la transition énergétique (énergies renouvelables, réseaux électriques, stockage, etc). À elle seule, la production de véhicules électriques pourrait multiplier la demande en matières premières par 200 d'ici 2050. Actionner les trois leviers proposés par T&E pourrait réduire la demande pour ces métaux-clés de 36 à 49 % d'ici 2050.
L'association met surtout en cause la taille des véhicules électriques, et donc de leur batterie. En la diminuant, la consommation en métaux critiques pourrait être réduite jusqu'à -23 %. Un changement qui ne se fera pas sans une stratégie européenne, ainsi que des politiques fiscales nationales en faveur de « la production et la mise en circulation de petits véhicules électriques d'entrée de gamme abordables », au lieu des « grand modèles de SUV qui arrivent aujourd'hui sur le marché ».
L'ONG recommande notamment au gouvernement français de conditionner les aides publiques à l'industrie, mais aussi de renforcer le bonus-malus à l'achat. Le malus au poids devrait inclure les véhicules électriques, afin de favoriser les citadines au détriment des SUV de plusieurs tonnes. Le bonus pourrait lui prendre en compte des critères comme les bénéfices climatiques et les matières premières, ce qui va dans le sens d'un récent projet de décret. La faible accessibilité financière des véhicules électriques est aussi un véritable frein à leur achat, ainsi qu'au dispositif de leasing social de 100 euros par mois que veut mettre en place le gouvernement. T&E demande donc « l'instauration de normes d'efficacité pour les batteries et des obligations pour les constructeurs automobiles de produire davantage de modèles d'entrée de gamme ».
Les technologies de batteries innovantes, comme les batteries à base de fer (LFP) et à base de sodium (Na-ion), pourraient quant à elles faire baisser la consommation en métaux de 20 %. Dernière recommandation de l'ONG : rationaliser les usages de la voiture et encourager le report modal, dont le potentiel est celui d'une réduction de 7 à 9 % de la demande en matières premières. Elle propose par exemple d'accélérer le déploiement du plan vélo ou d'appliquer des politiques de tarification plus fermes du stationnement en ville.