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Le joli coup de pouce des anti-éoliens à la filière éolienne

Le ministère de l'Ecologie vient de lancer les travaux de réforme des mécanismes de soutien aux énergies renouvelables. Toutes les filières ne sont pas logées à la même enseigne. Grâce à son nouvel arrêté tarifaire, l'éolien a du temps devant elle.

Energie  |    |  F. Roussel
Le joli coup de pouce des anti-éoliens à la filière éolienne

C'est une précision ministérielle qui soulage la filière éolienne. A l'occasion de son annonce de vendredi 16 janvier concernant la modification des mécanismes de soutien aux énergies renouvelables (EnR), la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a mis les choses au clair. Le tarif d'achat en vigueur depuis mars 2014 pour l'éolien terrestre est valable 10 ans. Autrement dit, contrairement aux autres EnR, l'éolien français ne doit pas obligatoirement se conformer dès janvier 2016 aux lignes directrices de l'Union européenne (UE) en matière de soutien. Ce qui laisse du temps à la filière pour préparer sereinement le virage.

Une phase transitoire pour protéger le développement de l'éolien

Sans le savoir, les associations anti-éolien ont favorisé cette filière qu'ils décrient tant. Ils sont en effet à l'origine d'un recours contre l'arrêté tarifaire de 2008, recours ayant abouti a l'invalidation du texte en question par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) pour non notification à la Commission européenne. Cette victoire des anti-éoliens a contraint la France à prendre un nouvel arrêté et à le notifier en bonne et due forme à l'UE en tant qu'aide d'État. Cette notification valide le dispositif jusqu'en mars 2024 et n'impose pas l'abandon des tarifs d'achat.

La question de la fin de ce dispositif pour l'éolien sera toutefois remis en question bien avant cette échéance : "L'éolien représentant une part importante du développement des énergies renouvelables électriques, une évolution de ce dispositif vers des dispositifs adossés au marché devra néanmoins être envisagée avant le terme de cette durée de validité", a déclaré la ministre. Mme Royal a ajouté vouloir apporter à la phase transitoire "un soin particulier pour que le rythme de développement des énergies renouvelables ne faiblisse pas". Pour les professionnels de l'éolien, l'ouverture au marché est une évidence mais elle devra se faire avec une remise à plat du marché de l'électricité français.

Nécessaire réforme du marché

Le mécanisme choisi par le ministère prévoit que le producteur vende l'électricité produite au prix du marché à l'instant où il l'injectera sur le réseau et qu'il perçoive une prime complétant l'écart entre le prix obtenu sur le marché et un niveau préalablement déterminé. Une solution plébiscitée par la filière éolienne : "Avec cette prime variable, ce n'est pas le producteur qui porte le risque du marché. Un autre dispositif aurait coûté beaucoup plus cher à tout le monde", comment Sonia Lioret, déléguée générale de France Energie Eolienne (FEE). Selon la Direction générale énergie climat du ministère (1) (DGEC), ce type de dispositif permet d'exposer les producteurs EnR aux signaux de court terme du marché de gros tout en leur garantissant, selon les modes de rémunération, une visibilité et une sécurité financière proches de celles dont ils bénéficient dans le cadre des tarifs d'achat garantis. Il présente donc un risque faible pour les producteurs tout en les responsabilisant de manière progressive sur l'intégration de leur production au marché et au système électrique. Les coûts de développement des EnR sont donc marginalement impactés.

“ Il faut créer des conditions de marché. Et ces conditions ne concernent pas uniquement l'éolien mais toute les filières EnR ” Sonia Lioret, FEE
D'autres modalités du dispositif doivent encore être précisées : prime à la production ou prime à la puissance installée, prix de marché référence, rythme de versement de la prime, etc. Mais selon FEE, la réforme doit être bien plus large et s'attaquer au marché de l'électricité dans son ensemble. "Il faut qu'on s'attaque aux questions des règles du marché de gros, de la responsabilité d'équilibre, de la flexibilité de la demande en incitant les consommateurs à s'adapter à l'offre et surtout les conditions d'accès au raccordement", liste Sonia Lioret. Sur ce point par exemple, la filière demande plus de marge de manœuvre pour réduire la durée de raccordement. Cette étape, nécessaire à la mise en service d'un parc, est réalisée obligatoirement par le gestionnaire du réseau ERDF. "Mais sa durée et son coût ne cessent d'augmenter", se plaignent les professionnels : "Il faut créer des conditions de marché. Et ces conditions ne concernent pas uniquement l'éolien mais toute les filières EnR", plaide Sonia Lioret.

Le projet de loi pour la transition énergétique doit définir les lignes générales du dispositif. Les travaux d'écriture des textes d'application sont lancés en parallèle. Plusieurs groupes de travail par filière et transversaux vont être constitués afin, comme le dit la ministre, que "la loi puisse être mise en oeuvre le plus rapidement possible".

1. Consulter le rapport de la DGEC
https://www.actu-environnement.com/gestion/gestion_news/previsualisation/1421844171-consultation-reforme-mecanisme-soutien-energies-renouvelables-dgec.pdf

Réactions1 réaction à cet article

Dans l'éolien ,on le voit ,l'argent mène la danse . Combien de maires se sont soudainement découvert la fibre écologique à la vue des profits financiers attendus de cette industrie .

sirius | 28 septembre 2016 à 10h25 Signaler un contenu inapproprié

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