
Chargée de mission
Hydreos, pôle de la filière eau du Grand Est, accompagne ses adhérents (entreprises, laboratoires, collectivités, bureaux d'études) sur le montage de projets innovants dans le domaine de l'eau : recherche de partenariats, de financements, réponse aux appels à projets, etc.
Quelle est l'origine de cette étude ?
À la suite d'un besoin commun remonté par nos adhérents en 2021, nous avons décidé de mener cette étude qui porte sur la valorisation des données de l'eau potable au sein des collectivités. Des entreprises demandent aussi à mieux connaître les pratiques des collectivités à ce sujet, afin de proposer à ces dernières des solutions répondant à leur besoin.
En quoi consiste-t-elle ?
Elle est divisée en trois parties. Une première porte sur un état de l'art, c'est-à-dire des projets, des solutions, et des retours d'expériences.
Une deuxième partie a consisté à mener des entretiens avec des collectivités, auprès de 29 participants : 10 d'entre eux ont participé à des entretiens semi-directifs et les autres ont répondu à un questionnaire en ligne. Il s'agissait de savoir comment s'opère la collecte de données (qualité, comptage, gestion patrimoniale, recherche de fuites, clients), dans quel but, dans le cadre de quels projets, avec quelle(s) personne(s) référente(s) et, le cas échéant, quelles problématiques particulières. Les collectivités participantes se trouvent majoritairement dans la région Grand Est, mais pas uniquement : il y en a de toute la France, réparties dans 10 régions. Elles fonctionnent selon des modes de gestion différents (mixte, en régie, en délégation), et ont à leur charge de 1 000 à 600 000 abonnés.
La troisième et dernière partie de cette étude visait à réunir des acteurs de l'eau dans le cadre d'ateliers de prospective, afin qu'ils échangent sur un sujet donné.
Quels sont les premiers enseignements que vous en tirez ?
Plusieurs objectifs poussent les collectivités à collecter des données sur leur réseau d'eau. Premièrement, elles le font dans une démarche d'optimisation des opérations sur leurs infrastructures. Ensuite, il y a l'enjeu du respect de la réglementation. Enfin, elles souhaitent mieux comprendre le fonctionnement de leur réseau.
Les collectivités ont en effet de multiples outils à leur disposition. Pour une gestion plus facile de la quantité de données fournies, ces outils doivent être interopérables. Or, actuellement, un des freins à leur développement et à leur utilisation, c'est que la gestion des données se fait beaucoup en silo : chaque service dispose des données nécessaires pour son activité, mais celles-ci ne sont pas croisées entre les services. Il y a pourtant une réelle utilité : cela permet de contextualiser la donnée et donc de la valoriser. Il faut donc mettre en avant les pratiques des collectivités afin que les apporteurs de solutions se penchent sur leurs problématiques - et c'est tout l'enjeu de cette étude.