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Les surfaces agricoles irriguées ont augmenté de 14,6 % par rapport à 2010

Presque deux millions d'hectares, soit 6,8 % de la surface agricole utile (SAU), ont été irrigués en 2020. Les cultures qui mobilisent le plus de surfaces irriguées sont le maïs, le blé, les légumes, les fraises et les melons.

Infographie  |  Eau  |    |  D. Laperche
Les surfaces agricoles irriguées ont augmenté de 14,6 % par rapport à 2010

Les résultats varient selon les territoires, les périodes et les précipitations mais, globalement, les surfaces irriguées et les prélèvements pour l'irrigation ont respectivement augmenté de 14,6 % et de 13,4 % en 2020 par rapport à 2010, selon les dernières données (1) du ministère de la Transition écologique.

Tous les dix ans, les informations du service des statistiques du ministère de l'Agriculture sont croisées avec, notamment, celles de la Banque nationale des prélèvements en eau (BNPE). « Entre 2010 et 2020, les quantités annuelles d'eau douce prélevées pour l'agriculture ont varié de 2,1 à 3,4 milliards de mètres cubes selon les années, précise le service des statistiques du ministère de la Transition écologique dans son rapport. Le point le plus bas est atteint en 2014, année chaude (+ 0,78 °C par rapport à la normale 1991-2020), mais pluvieuse (pluviométrie excédentaire de 10,8 % par rapport à la normale 1991-2020, surtout dans les zones habituellement les plus sèches). » À l'inverse, durant l'été 2020, une partie du territoire a été confrontée à des épisodes de sécheresse.

L'eau prélevée cette année-là a servi à irriguer 1,8 million d'hectares (ha), soit 6,8 % de la surface agricole utile (SAU). L'eau provient en majorité des eaux de surface (60 %), les nappes souterraines fournissant le reste. Les prélévements agricoles « représentent près de 23 % des prélèvements totaux en eaux souterraines et environ 7 % des prélèvements en eaux de surface (fleuves, rivières…) », indique le rapport. À noter : les prélèvements en 2020 ont davantage augmenté dans les eaux souterraines (+ 21 %) que dans les eaux de surface (+ 8 %).

Les quantités utilisées varient ensuite fortement selon les territoires avec, par exemple, 40 m3/ha irrigué en Meurthe-et-Moselle à plus de 9 700 m3/ha irrigué dans les Pyrénées-Orientales. Les données montrent que la tendance vers un objectif de « sobriété à l'hectare », portée notamment par le Plan eau, s'est très légèrement amorcée. « Alors que les surfaces irriguées totales progressent de 15 %, la quantité moyenne d'eau prélevée par hectare irrigué baisse légèrement : elle passe de 1 920 m3/ha irrigué en 2010 à 1 900 m3/ha irrigué en 2020 (- 1 %) », note le rapport.

Le Nord, l'Est et le Centre s'équipent

Les territoires qui ont connu la plus forte augmentation de surfaces irriguées entre 2010 et 2020 sont le nord, l'est et le centre de la France métropolitaine. Dans les zones munies d'un moyen d'irrigation, les surfaces irrigables sont en hausse de 23 % par rapport à 2010 et représentent 11 % de la SAU (contre 9 % en 2010), soit 2,8 millions d'hectares. Le Sud-Ouest, le Sud-Est, le Centre et l'Alsace sont les territoires dans lesquels la part de la surface irrigable est la plus élevée en 2020. Parmi les cultures pour lesquelles cette progression est à noter figure la vigne : elle comptait 69 000 ha en 2020, contre 29 000 ha en 2010, en particulier dans les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Occitanie. Parmi les techniques utilisées : les surfaces équipées pour la micro-irrigation ont progressé de 120 %, celles pour l'irrigation gravitaire de 42 % et celles par aspersion de 17 %. Ce dernier mode d'irrigation demeure néanmoins majoritaire (87 % des surfaces irriguées existantes).

Les cultures qui mobilisent plus de surfaces irriguées ? Le maïs (38 %), devant le blé (12 %) et les légumes frais, les fraises et les melons (9 %). Même si ce sont les exploitations spécialisées en maraîchage et en horticulture, ainsi qu'en cultures fruitières et autres cultures permanentes, qui disposent de la part de surfaces irrigables la plus élevée (près de la moitié de leurs surfaces irrigables en 2020).

Les données diffusées ne sont toutefois pas encore assez détaillées selon certains acteurs. « Il faut des chiffres publics par bassin, par région, par département, pour voir ce qui conduit la demande en eau », a regretté Florence Denier-Pasquier, juriste spécialisée dans le droit de l'eau et des milieux aquatiques et administratrice de France Nature Environnement (FNE) à l'occasion d'un colloque organisé par l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée CorseLa transmission des informations de la planification passe par beaucoup de filtres et, à la fin, l'effort collectif est mal partagé. »

Autre regret : le détail de la destination des cultures par secteur agroalimentaire ou production d'énergie n'est pas fourni. L'accessibilité et la fréquence de l'analyse gagneraient également à être améliorées.

1. Télécharger l'étude Irrigation des surfaces agricoles : évolution entre 2010 et 2020
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-43508-service-statistique-ministere-transition-ecologique-irrigation-surface-agricole-2020.pdf

Réactions1 réaction à cet article

L'irrigation par aspersion ne mérite pas le nom d'irrigation, de plus c'est une méthode qui gaspille beaucoup d'eau par rapport au rendement utile. D'autant plus que les arroseurs marchent souvent en plein soleil, c'est le grand n'importe quoi. Elle permet de continuer à cultiver du maïs dans des zones où il devrait être banni et emploie l'eau des mégabassines nuisibles. Quand va t-on enfin réfléchir à ce que l'on fait dans ce pays, c'est pénible à la fin de devoir continuellement remettre les pendules à l'heure. L'heure des nuls a pourtant sonné.

gaïa94 | 22 février 2024 à 17h38 Signaler un contenu inapproprié

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