"Il faut rétablir la taxe carbone, mais débattre de ses modalités", soutient le député Matthieu Orphelin, qui signe avec 85 de ses collègues une tribune dans Le Figaro, daté du 13 février. Les signataires appartiennent à cinq groupes différents mais aucun ne vient des rangs des Républicains, de La France insoumise ou du Rassemblement national. Parmi eux figurent : le rapporteur LREM du budget Joël Giraud, la présidente de la commission du développement durable Barbara Pompili ou encore Jean-Christophe Lagarde, président du groupe UDI, Agir et Indépendants.
"Pour nous, la fiscalité carbone n'est pas un dogme, pas plus qu'un marqueur politique, écrivent-ils. C'est, parmi d'autres, un outil efficace pour faire évoluer les décisions d'investissement, favoriser les comportements vertueux, donner un avantage aux véhicules ou aux chaudières qui consomment peu ou pas d'énergies fossiles, et répondre à l'urgence climatique". Les parlementaires disent avoir entendu les critiques des Français qui ont conduit le gouvernement à annuler, en décembre, la trajectoire de la fiscalité carbone qui avait été inscrite dans la loi un an plus tôt.
Ils appellent à discuter des propositions, qui sortent du Grand débat national ou d'ailleurs, en vue de mettre en place une fiscalité socialement juste : renforcement et simplification des aides, nouvelles mesures de redistribution, fléchage de l'utilisation des recettes, nouveaux secteurs professionnels couverts par la fiscalité, etc. Et de prendre l'exemple de la Colombie britannique, province canadienne, où, sept ans après sa mise en œuvre, on constate deux fois plus d'habitants qui se disent favorables à la hausse de la fiscalité sur l'énergie que défavorables.
"Reprendre la hausse de la taxe carbone ? J'y suis favorable sous certaines conditions", réagit François de Rugy après la publication de cette tribune. "Trois centimes de taxe carbone sur les carburants, c'est 2 milliards d'euros (…). Si on est capable de dire que cet argent irait à 100 % dans la transition écologique, irait à des aides aux Français qui en ont le plus besoin, à ce moment-là, on pourrait peut-être reprendre cette trajectoire", a déclaré le ministre de la Transition écologique et solidaire, le 12 février, sur Europe 1.
