Comme elles l'avaient annoncé début mars, treize associations de défense des riverains des aéroports franciliens ont déposé, le 24 avril, un recours devant le Conseil d'Etat pour que la France se mette en conformité avec une directive européenne encadrant les nuisances sonores aériennes.
Cette action juridique est menée à l'initiative de l'association de défense contre les nuisances aériennes (Advocnar) et du collectif alerte nuisances aériennes (Ana). Elle est soutenue par plusieurs communes riveraines des aéroports de Roissy, d'Orly et du Bourget : Gonesse (Val d'Oise), Saint-Prix (Val d'Oise), Andilly (Val d'Oise), Compans (Seine-et-Marne), Cormeilles-en-Parisis (Val d'Oise), Linas (Essonne), Montgeron (Essonne), Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Sucy-en-Brie (Val-de-Marne), Varennes-Jarcy (Essonne) et Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne).
Les associations et les élus demandent la "transcription complète" dans la législation française de la directive européenne du 25 juin 2002 imposant aux Etats membres de mettre en place des plans de prévention du bruit dans l'environnement (PPBE) au plus tard le 18 juillet 2008. La directive a été transposée en droit national par l'ordonnance du 12 novembre 2004 et par le décret du 24 mars 2006. Mais le PPBE d'Orly a été approuvé seulement en mars 2013 par arrêté interpréfectoral. Celui de Roissy Charles-de-Gaulle (CDG) l'est depuis novembre 2016. Le PPBE du Bourget, soumis à consultation publique en 2015, n'est en revanche pas encore adopté.
Le PPBE comporte une évaluation du nombre de personnes exposées à un niveau de bruit excessif, fixé par l'arrêté du 4 avril 2006 à 55 décibels pondérés (dB(A)), selon l'indicateur Lden (jour/soir/nuit), pour les aérodromes. Il identifie également les sources de bruit dont les niveaux devraient être réduits.
Les requérants demandent l'annulation des PPBE de Roissy et d'Orly ainsi que l'adoption du PPBE du Bourget afin qu'ils soient conformes avec la directive. "Répondre aux exigences de cette directive (…) est l'occasion pour l'Etat français de s'engager dans une véritable démarche de développement durable, protégeant la santé et le sommeil des populations survolées, sans remettre en cause les bénéfices économiques de la présence des trois principales plates-formes franciliennes". Les associations et élus appellent notamment à réduire les vols de nuit et imposer le décollage en seuil de piste ou la descente continue généralisée.
