Citeo annonce avoir retenu 51 projets dans le cadre de son appel à manifestation d'intérêt (AMI) consacré à la collecte des emballages ménagers et des papiers graphiques issus de la consommation nomade. Ces projets se partageront une enveloppe globale de 9,5 millions d'euros, précise l'éco-organisme chargé de la filière de responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les emballages ménagers. Objectif : mettre en place des dispositifs pour collecter, puis recycler les emballages consommés dans l'espace public.
Beaucoup de déchets facilement recyclables
Chaque année, 300 000 tonnes d'emballages ménagers, soit 6 % du gisement, sont jetées dans des centaines de milliers de lieux publics ou privés, et cela sans solution de tri ou de recyclage, rappelle Citeo. Ces consommations, dites nomades, recouvrent des boissons et repas pris hors domicile, ou certaines pratiques de vente à emporter (livraison, drive, ou click & collect).
Obligations règlementaires
Pour y remédier, l'agrément actuel de Citeo prévoit deux dispositifs. Le premier est le lancement d'appels à projets pour couvrir 5 % de la population d'ici à la fin de 2022. Le second est un objectif de collecte dans les établissements recevant du public (ERP), mais ne recourant pas au service public de gestion des déchets : au moins 10 000 tonnes en 2018, puis 40 000 tonnes en 2020. L'AMI de Citeo répond à ces obligations.
Le prochain agrément devrait renforcer ces dispositions pour les deux prochaines années. Le projet est doté d'une enveloppe globale de 62 millions d'euros à allouer aux appels à projets d'ici à la fin de 2024. Il modifie aussi les objectifs de collecte en ERP et propose que 60 000 tonnes d'emballages y soient collectées chaque année.
Dernier point important : la loi Antigaspillage et économie circulaire (Agec) prévoit la généralisation, en 2025, de la collecte séparée dans l'espace public et le renforcement des obligations de tri des déchets dans les ERP.
51 projets, quatre catégories
Les 51 projets retenus par Citeo sont classés en quatre catégories. La première regroupe des ERP parmi lesquels figurent deux aéroports [Bordeaux-Mérignac (Gironde) et Nice-Côte d'Azur (Alpes-Maritimes)], des aires d'autoroute (deux concessions gérées par Vinci), quatre parcs des expositions, 24 gares SNCF « représentatives », le métro lillois (Nord), un parc de loisirs, deux universités, des stades (dont ceux gérés par la Ville de Paris), une station de ski ou encore l'établissement public de Paris-La Défense (Hauts-de-Seine).
La deuxième catégorie regroupe des collectivités territoriales. Ici, sont visés les rues, les terrains multisports, les promenades ou encore les bords de quais de collectivités comme la Ville de Paris et les métropoles de Bordeaux, Montpellier (Hérault), Toulouse (Haute-Garonne) et Rouen (Seine-Maritime).
Les deux dernières catégories rassemblent des plages et des parcs et jardins. Cinq gestionnaires de plages sont retenus, parmi lesquels ceux du bassin d'Arcachon (Gironde), de l'île de Noirmoutier (Vendée) et des lacs et gorges du Verdon (Alpes-de-Haute-Provence). Neuf gestionnaires d'espaces verts sont lauréats, dont la cité internationale universitaire de Paris et les parcs de Grenoble (Isère), Marseille (Bouches-du-Rhône), Nantes (Loire-Atlantique) et Nice.