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COP 28 : à vingt-quatre heures de la clôture, le compte n'y est pas

La dynamique positive à l'œuvre à Dubaï a connu un brutal coup d'arrêt lors de la publication de la dernière proposition de texte, lundi 11 décembre, à vingt-quatre heures de la conclusion de la Conférence.

Gouvernance  |    |  N. Gorbatko
COP 28 : à vingt-quatre heures de la clôture, le compte n'y est pas

Malgré les appels réitérés du président de la COP, Al-Jaber, à « marquer l'histoire » et à « faire passer au monde le message que le multilatéralisme fonctionne », les espoirs des tenants d'une sortie des fossiles et des activistes environnementaux ont été largement douchés, lundi 11 décembre, en fin d'après-midi, à la lecture du nouveau projet de texte d'accord. À rebours des ambitions affichées par une majorité de Parties de se montrer ambitieuses et d'y intégrer la sortie des énergies fossiles, le document se contente de propos vagues, d'une « détermination à accélérer l'action au cours de cette décennie critique » et d'une reconnaissance de la nécessité « de réductions profondes, rapides et durables » des émissions de gaz à effet de serre. Autrement dit, la position défendue par l'Arabie saoudite et l'Irak.

Dans ce but, le compromis propose bien « d'accélérer les transitions énergétiques durables, abordables et inclusives ». Mais alors que les scientifiques prévoient un dépassement du seuil de 1,5 °C avant 2030, les moyens évoqués, sous la pression des pays de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), laissent à désirer. Sans préciser de calendrier, ni de cible, le texte propose ainsi de supprimer le charbon « rapidement et sans relâche » et de « limiter l'autorisation de nouvelles productions ». Concernant les fossiles, sans différencier gaz et pétrole, il se rallie à l'option sino-américaine d'une réduction de la consommation et de la production de combustibles fossiles, « afin d'atteindre la carboneutralité d'ici à 2050 ou vers 2050 ». Cerise sur ce gâteau léger, il suggère seulement de supprimer progressivement, « dès que possible », les subventions « inefficaces » à ces combustibles.

Une liste de solutions à la Prévert

“ Le texte sur la table des négociateurs ressemble ce soir à un brouillon de début de COP ” Arnaud Gilles, WWF France
En guise de leviers, le document liste une série de propositions décousues allant du triplement des capacités d'énergie renouvelable et du doublement du taux d'efficacité énergétique d'ici à 2030 au déploiement de véhicules à émissions nulles ou faibles en passant par l'usage des carburants à zéro et faible teneur en carbone, « bien avant ou vers le milieu du siècle ». Au grand dam des ONG environnementales, le projet « très décevant » met particulièrement en avant l'usage de technologies telles que le nucléaire, le captage, l'utilisation et le stockage du carbone ou la production d'hydrogène vert. Des solutions « plus fumeuses les unes que les autres, juge Arnaud Gilles, chargé de plaidoyer climat-énergie au WWF France. Le texte sur la table des négociateurs ressemble ce soir à un brouillon de début de COP ».

Coûteuses et pas toujours au point, ces dernières pistes seront en outre d'autant moins salvatrices qu'elles consomment elles-mêmes beaucoup trop d'énergie. En s'ajoutant à l'offre de fossiles existante, elles ne favoriseront pas non plus nécessairement une baisse des émissions. « Ce n'est pas à la hauteur de ce que nous dit la science pour rester à 1,5 °C, souligne Gaïa Febvre, responsable des politiques internationales au sein du Réseau Action Climat. Pour les États insulaires, un texte tel que celui-là, c'est une sentence de mort. » Aucune nouvelle cible n'est fixée pour les contributions déterminées au niveau national (CDN).

Des progrès malgré tout

La ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, elle-même condamne « un retour en arrière » et des éléments inacceptables. Parmi les avancées, il faut malgré tout noter la référence appuyée aux travaux des scientifiques et à ceux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), la mention de la réduction des émissions de méthane et la place plus importante accordée à la préservation de la biodiversité et de l'eau. Le projet note par exemple « le rôle essentiel de la protection, de la conservation et de la restauration des systèmes d'eau et des écosystèmes liés à l'eau dans la production des avantages et des coavantages de l'adaptation au climat ». Il reconnaît aussi celui « de la protection, de la conservation et de la restauration des systèmes d'eau et des écosystèmes liés à l'eau ».

Le texte souligne aussi la nécessité d'intensifier les mesures d'adaptation et met l'accent sur l'importance de leur financement. Mais le cadre lui-même n'est pas encore fixé. Enfin, la sélection de l'Azerbaïdjan pour accueillir la prochaine COP, puis du Brésil, l'année suivante, a été définitivement validée. Marina Silva, ministre de l'Environnement et du Changement climatique du Brésil, a précisé que cette COP 30 se tiendrait à Belém. Le choix de cette ville, porte d'entrée du fleuve Amazone, est hautement symbolique pour une conférence qui devrait porter beaucoup d'attention à la biodiversité.

Ce mardi 12 décembre, jour anniversaire de l'Accord de Paris, constitue officiellement le dernier des négociations. Le spectre de la COP 15 plane désormais sur le parc des expositions de Dubaï. La conférence de Copenhague n'avait, en effet, donné lieu qu'à une simple déclaration sur la nécessité de limiter la hausse des températures à 2 °C, sans proposer d'actions concrètes et sans faire consensus. Le scénario pourrait se répéter. L'Union européenne est très défavorable à cette version. Quant aux petits États insulaires en développement, ils la rejettent sans détour. « Nous ne sommes pas venus ici pour signer notre arrêt de mort. Nous n'irons pas silencieusement vers nos tombes aquatiques », préviennent leurs ministres.

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