Les écoquartiers fleurissent un peu partout en France. Les collectivités ne manquent pas de communiquer sur ces opérations qui multiplient les prouesses écologiques. Energies renouvelables, constructions bioclimatiques, gestion naturelle des eaux de pluie, forte présence de la végétation, les écoquartiers sont de vrais laboratoires pour concevoir la transition énergétique des villes alors que le secteur du bâtiment est responsable de 25% des émissions globales du pays. Un label récompense désormais les aménagements qui se distinguent mais n'établit pas de cahiers des charges précis. Un écoquartier est en effet difficile à définir car il dépend fortement dans sa conception de l'espace sur lequel il s'établit. Une étude écologique en amont définira la plupart du temps les démarches à respecter pour chaque quartier.
Ces opérations urbaines sont de véritables avancées à l'heure où 80% de la population française vit en ville. Mais pour le moment, elles émergent ici et là sans réelle connexion avec les quartiers alentours avec le risque de devenir des ghettos réservés à des habitants privilégiés. Car le défi sous-jacent à la construction de ces quartiers restent tout de même de parvenir à généraliser les solutions qui y sont déployées à l'échelle de la ville.
Par ailleurs, ces aménagements ne doivent pas grignoter de nouveaux espaces vides, parfois réservoirs de biodiversité, sous prétexte qu'ils sont "écologiques". Cela reviendrait à tomber dans l'écueil de l'étalement urbain qui a tant marqué la deuxième moitié du 20ème siècle et dont nous payons les conséquences aujourd'hui.
Coup de projecteur sur quelques écoquartiers franciliens, notamment à Issy-les-Moulineaux.