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Éolien flottant : l'espoir d'une filière en Occitanie

Les deux fermes pilotes occitanes et l'annonce de fermes précommerciales et commerciales laissent espérer la construction d'un écosystème autour de l'éolien flottant en Occitanie. Avec, pour porte d'entrée, l'adaptation du port de Port-la-Nouvelle.

Energie  |    |  S. Fabrégat
Éolien flottant : l'espoir d'une filière en Occitanie
Actu-Environnement le Mensuel N°435
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À Port-la-Nouvelle (Aude), les travaux en vue d'accueillir les premières éoliennes flottantes ont déjà bien avancé. Un quai, d'une longueur de 250 mètres avec un tirant d'eau de 11 mètres, est prêt à recevoir les premiers éléments constitutifs de ces turbines. Il a été construit spécialement à cet effet. Dans son prolongement, un terre-plein de sept hectares servira de base logistique et industrielle pour les constructeurs des deux fermes pilotes d'éoliennes flottantes du coin, Eolmed et EFGL.

Mais pour l'heure, mis à part quelques éléments du flotteur d'Eolmed posés çà et là, difficile d'imaginer l'activité qui, petit à petit, s'accentuera dans les mois à venir. Pourtant, d'ici à la fin de l'année, c'est ici que les flotteurs des six éoliennes seront assemblés. Ils seront alors prêts à accueillir les turbines qui seront elles aussi assemblées sur place, avant leur remorquage sur leur zone d'installation, à une vingtaine de kilomètres des côtes de Gruissan et de Barcarès, courant 2024. Avant de prendre le large, les engins de quelque 180 mètres de haut domineront alors la commune de 6 000 habitants, qui aura une vue directe sur le parc d'assemblage.

Redynamiser l'activité portuaire

Un peu plus loin, les travaux de terrassement se poursuivent. Le port prépare en effet l'extension de cette zone réservée à l'éolien flottant, avec la construction d'un nouveau terre-plein de 23 hectares, auxquels s'ajouteront 300 mètres de quai supplémentaires. Sa mise en service est prévue en 2026, pour accueillir l'activité autour d'une ou deux fermes éoliennes précommerciales.

Car la construction et la mise en service des fermes pilotes d'éolien flottant ne constituent qu'une première étape. Le port se prépare à des projets d'une toute autre envergure, celle des lauréats de l'appel d'offres AO6 pour la construction de deux fermes éoliennes flottantes de 250 mégawatts (MW), chacune à l'horizon 2030, et deux extensions futures de 500 MW chacune. Une véritable révolution pour ce site destiné jusque-là aux hydrocarbures et au vrac sec.

Une année 2024 chargée pour l'éolien flottant

Quatre projets de fermes pilotes ont été sélectionnés en 2015 par appel d'offres. Après l'abandon du seul projet breton, restent les trois parcs expérimentaux en Méditerranée : au large de Gruissan (Aude), Barcarès (Pyrénées-Orientales) et Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône).

Provence-Grand Large, porté par EDF, devrait être la première ferme pilote installée, dès cet été : trois éoliennes Siemens Gamesa de 8,4 MW, installées à 17 kilomètres des côtes, sur des flotteurs à ancrage tendu fabriqués par Eiffage dans les Bouches-du-Rhône.

Le projet EFGL, porté par Engie, sera installé en 2024, à 16 kilomètres au large des côtes de Leucate et de Barcarès. Les trois turbines Vestas de 10 MW seront installées sur des flotteurs fabriqués également par Eiffage dans les Bouches-du-Rhône.

Les trois éoliennes Vestas de 10 MW du projet Eolmed, porté par TotalEnergies, seront également installées courant 2024, à 18 kilomètres des côtes. Les flotteurs, fabriqués dans le Lot et en Saône-et-Loire, seront assemblés à Port-la-Nouvelle.

L'année 2024 devrait également être celle de la sélection des lauréats pour les deux fermes précommerciales de 250 MW chacune à l'horizon 2030. La première sera située au large de Port-la-Nouvelle. La seconde sera soit au large de Fos-sur-Mer, soit au large du Roussillon. Deux extensions de 500 MW chacune ont été d'ores et déjà annoncées.

Le port et la Région misent en effet sur cette toute nouvelle filière pour relancer l'activité portuaire, en léger déclin ces dernières années. L'agrandissement lié à l'éolien flottant permettra notamment d'accueillir des navires de plus grande envergure, ce qui pourrait conduire à l'augmentation du trafic de vrac.

La Région mise également sur ces installations pour attirer et faire transiter par Port-la-Nouvelle les éoliennes terrestres importées. Une production d'hydrogène vert est également prévue au sein même du port par la société Qair. Et pourquoi pas devenir site d'import pour ce nouveau carburant « vert »…

Des entreprises françaises déjà mobilisées

L'objectif de la Région est de créer tout un écosystème local autour des éoliennes flottantes. Les fermes pilotes mobilisent déjà des entreprises du Grand-Sud. Les phases d'assemblage devraient représenter plusieurs centaines d'équivalents temps plein, quand la phase d'exploitation mobilisera plutôt quelques dizaines de personnes. Selon l'agence de développement économique Ad'Occ, les projets éoliens flottants pourraient représenter 1 644 équivalents temps plein : des métiers de l'ingénierie pendant la phase de développement, des métiers de la métallurgie, de l'électronique et de la qualité pendant la phase de fabrication et des métiers de maintenance et de navigation pendant les vingt ans d'exploitation des parcs. Le plus gros de l'activité repose cependant sur les phases de fabrication et d'assemblage.

Le projet Eolmed, porté par Qair, devrait réaliser toutes les étapes d'assemblage de sa ferme pilote à Port-la-Nouvelle. Les éléments métalliques de son flotteur Dumping pool sont produits par Matière Ponticelli, à Bagnac-sur-Célé, dans le Lot, et au Creusot, en Saône-et-Loire. Les blocs de béton venant compléter la structure ont été coulés sur place par une cimenterie locale. Les turbines de 10 MW chacune, produites par Vestas, seront importées par voie maritime du Danemark et assemblées sur place.

Les flotteurs du projet EFGL sont, quant à eux, actuellement produits par Eiffage à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), sur un site préalablement spécialisé dans la fabrication d'infrastructures pétrolières et gazières. Ils seront acheminés par bateau jusqu'à Port-la-Nouvelle d'ici au début de l'année prochaine, avant d'être assemblés sur place et d'accueillir les turbines Vestas de 10 MW.

Mais la zone portuaire de Port-la-Nouvelle veut aller plus loin : attirer les phases de fabrication en vue des fermes précommerciales et commerciales. Le port discute avec les candidats des futurs appels d'offres afin d'envisager des activités industrielles. La zone d'activité logistique en amont des terminaux devrait, elle aussi, être agrandie, passant de 60 à 210 hectares.

Des acteurs locaux dans les starting-blocks

Une activité nouvelle sur laquelle aimeraient se greffer de nombreux acteurs économiques locaux. À l'instar de la société SLB, implantée à Béziers, spécialisée dans le design et la conception de lignes de production flexibles. Elle planche actuellement sur le design d'une ligne de production pour des pièces hors normes, nécessaires à l'éolien flottant : amarrage, ancrage, connecteurs, tendeurs… Des pièces en partie importées aujourd'hui, faute de fournisseur local.

À Toulouse, la société Artec Aerospace, spécialisée dans le traitement des nuisances vibratoires, imagine, quant à elle, l'éolienne flottante de demain. L'entreprise travaille déjà sur les questions de frottements et de fissures sur les turbines terrestres. Elle entend fédérer autour d'elle des entreprises aux compétences complémentaires pour améliorer, voire augmenter la résistance et la durée de vie des turbines.

Les pêcheurs ne comptent pas rester à quai. Le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins d'Occitanie travaille à la mise en place d'un armement coopératif, en vue de proposer des prestations de service de navigation aux exploitants des fermes pilotes et des futurs parcs. L'objectif : là aussi apporter des revenus complémentaires à une activité en baisse.

Réactions1 réaction à cet article

Les éoliennes de ce genre ancrées raisonnablement assez loin des côtes sont probablement les seuls éoliennes écolo-défendables, en espérant que tant le matériel, le personnel de constructions et le personnel de gestions seront vraiment les plus français possible.

Quels sont les côtés négatifs ?

Sagecol | 19 avril 2023 à 16h05 Signaler un contenu inapproprié

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